«Le manager doit donc aiguiser l’envie de progresser, d’apprendre, de se renouveler, de reconsidérer ce que l’on croit savoir, de se préparer aux évolutions», ajoute-t-elle.
> Le syndrome de Faust
«Faust exprime de la mélancolie et des regrets une fois ses objectifs de carrière atteints. «Tout ça pour ça!» Sans doute n’a-t-il pas pris conscience du rôle qu’il remplissait, de la valeur qu’il apportait à ce qu’il faisait, de ce qu’il avait appris, de ce qui l’avait motivé, poursuit Mme Esnault-Piot.
«Il est pourtant possible de vivre des routines habituelles de travail de manière satisfaisante lorsque l’employé contrôle son énergie psychique et maintient ou améliore la maîtrise de sa conscience dans ce qu’il entreprend. Tout l’enjeu de l’accompagnement réside là.
«Dans l’ouvrage Vivre, La psychologie du bonheur de MM. Servan-Schreiber et Csikszentmihalyi (Robert Laffont, 2004), un alpiniste décrit ce qu’il ressent dans l’exercice de son activité : «C’est époustouflant ce progresser dans l’autodiscipline. Vous faites fonctionner votre corps et tout fait mal. Vous interrogez alors le soi avec inquiétude et vous conbsidérez tout ce que vous avez fait. C’est l’apothéose ; c’est l’accomplissement de soi, c’est l’extase. Si vous gagnez plusieurs de ces batailles, cette bataille contre soi, ça devient plus facile de gagner la bataille de sa vie.»
«Il ne s’agit pas, souligne les auteurs de Vivre, d’une bataille contre soi, mais d’une bataille pour soi, pour le contrôle de l’attention. C’est de cette bataille-là dont je vous parle.
«Pour éviter le comportement de la moule et faire fuir le syndrome de Faust, le manager doit par conséquent inviter l’employé à faire le point sur sa capacité d’autoperfectionnement. Ainsi, il aide l’employé à définir un sujet d’exploration motivant pour lui.»