Le petit geste qui fait épargner beaucoup d'argent, garanti!

Publié le 07/03/2017 à 11:07

Le petit geste qui fait épargner beaucoup d'argent, garanti!

Publié le 07/03/2017 à 11:07

S’il m’arrive de perdre trois dollars, je ne ressens pas d’émotion. Ça doit se produire chaque semaine. Et plus d’une fois même. En ne réalisant qu’à la maison l’erreur du commis du dépanneur qui ne m’a pas rendu la monnaie exacte, ou en cafouillant dans le calcul d’un pourboire pour un service médiocre.

La perte doit parfois être plus élévée, combien de fois ai-je oublié un achat sur le comptoir du commerce? Ça, c’est fâcheux, moins pour la somme perdue que pour le fait de devoir retourner au magasin.

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D’autres fois, c’est une somme moins importante. En passant l’aspirateur sous le lit en fin de semaine, par exemple, j’ai reconnu immédiatement le bruit d’une pièce de deux dollars qui a péniblement passé dans le tuyau. J’ai alors pensé que l’appareil ne s’en remettrait pas. Quand elle a enfin terminé son trajet jusque dans le sac plein de poussière et poils de chat, j’ai ressenti un petit soulagement, comme au restaurant lorsque le client situé de biais expulse enfin le morceau de viande qui l’étouffait à lui faire sortir les yeux de la tête. Oui, j’ai déjà assisté à une scène pareille. C’était un vieux monsieur très connu, j’étais content qu’il règle son problème avant que je doive intervenir.

J’en conviens, le malaise n’est pas le même avec l’aspirateur, mais ce que je veux dire, c’est qu’on se soucie aussi peu de la pièce de monnaie que de la bouchée de steak. On veut seulement qu’elle poursuive son chemin sans menacer la vie de rien ni de personne.

Il y a néanmoins une situation où quelques dollars prennent une valeur particulière, et c’est quand la compagnie du câble m’annonce une majoration sous prétexte qu’elle s’efforce d’améliorer son service. Si elle se contentait de dire la vérité, à savoir qu’elle doit enrichir ses actionnaires ou augmenter la paie des dirigeants et des employées, ce serait mieux.

L’explication, la manière, la fréquence, tout ça concourt à me rendre de mauvais poil. Quand on nous annonce unilatéralement par courrier une modification au tarif prévu au contrat, on a l’impression d’une décision sans appel. Et quand il s’agit d’une augmentation de deux ou trois dollars, on sent que l’entreprise mise aussi sur l’inertie du client. S’il ne prend la peine d’ouvrir son aspirateur pour recueillir deux piastres, il ne poireautera sûrement pas 20 minutes au téléphone pour se plaindre.

La lettre s’en venait, je le sais. Des clients du câble l’avaient reçue. Eh puis devinez quoi? J’ai eu une facture qui faisait état d’une augmentation non pas de deux, de trois ou de cinq dollars. Non, de plus de 20 dollars! Oui, un rabais que j’avais négocié six mois plus tôt venait de prendre fin.

C’est une bonne nouvelle, car à 20 dollars, je n’hésite pas, j’appelle. J’allais me plaindre, puis menacer de déménager, mais le tout sur un ton courtois. Je dirais même de franche camaraderie. Autant je détestais négocier auparavant, autant cela me rend aujourd’hui de bonne humeur. C’est facile. Vous le savez, je vous raconte chaque fois que je négocie avec Vidéotron.

Je prends 20 minutes pour analyser les offres des concurrents, les petits indépendants de l’Internet, Ebox et Teksavvy notamment. Leurs prix sont meilleurs que Vidéotron, mais pas outrageusement. Ils se distinguent surtout par la quantité de données des forfaits intermédiaires, et comme je n’ai pas d’ados à la maison qui consomment de l’Internet par intraveineuse, ce n’est pas une préoccupation chez moi.

Alors j’appelle, non sans un souci d’offrir un spectacle de qualité à mes voisins de bureau.

L’employé de première ligne n’est pas d’une grande utilité, sachez-le, il n’a pas l’autorité nécessaire. Alors on ne doit pas perdre de temps à cette étape. Il faut simplement exprimer son insatisfaction et son intention d’aller voir ailleurs. Sans tarder, on nous transfère au niveau supérieur.

Je m’exécute. J’aboutis quelque part au Saguenay, l’employée du service de rétention a le charmant accent du coin et évoque la bordée de neige que la région a reçue la veille.

Elle me demande quelles sont mes habitudes de consommation d’Internet et de télé. Je lui réponds qu’une antenne sur ma télévision et un robuste service internet feraient l’affaire, je songe à déménager chez Ebox depuis que l’entreprise a éliminé le principal irritant de son offre: les frais d’installation et le coût du modem. Elle rétorque que les tiers comme Ebox (qui utilisent des infrastructures fournies par les gros joueurs) ne peuvent garantir en tout temps la vitesse de transfert, tout dépend du nombre de clients desservis dans un quartier et du moment de la journée. Ce n’est pas la première fois qu’elle sert cet argument, on le voit bien, ce doit être enseigné.

Je n’ai pas vérifié chez Ebox, mais je n’ai pas vu grand monde s’en plaindre sur les quelques forums que j’ai consultés sur Internet. Les utilisateurs, dont bien des gamers et des accros aux torrents, y ont trouvé leur bonheur.

Bref. Madame, que m’offrez-vous? Elle a bonifié le service d’Internet (du coup moins cher que chez les tiers), j’ai conservé les chaînes de télé. Pour le même prix qu’avant, garanti durant 24 mois.

C’est un sport qu’on apprend vite à apprécier. Tellement que pour une hausse de trois dollars je n’hésiterai plus à appeler. Autant de plaisir pour si peu, pourquoi s'en priver! 

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.