Olivier Schmouker - Tout tout tout sur la créativité chez Ubisoft

Publié le 13/05/2011 à 09:09, mis à jour le 13/05/2011 à 08:50

Olivier Schmouker - Tout tout tout sur la créativité chez Ubisoft

Publié le 13/05/2011 à 09:09, mis à jour le 13/05/2011 à 08:50

La vérité? Pour la comprendre, il convient de revenir en arrière, aux débuts d’Ubisoft à Montréal, comme l’a raconté son PDG. En 1997, quelque 350 jeunes personnes sont recrutées, avec toutes un point en commun : elles sont passionnées de jeux vidéos, mais n’en ont jamais créé un auparavant. Elles passent trois années à expérimenter - «la plupart du temps avec des personnages Playmobil pour mieux visualiser ce qu’on cherchait à faire de manière numérique» -, motivées par une chose : «Prouver notre talent au monde entier», indique M. Mallat, en soulignant que personne ne les prenait alors vraiment au sérieux, dans l’univers des jeux vidéos comme au Québec.

Arrive l’hiver 2001 et avec lui le lancement du tout premier Splinter Cell. Un succès foudroyant, 6 millions d’exemplaires vendus en peu de temps. Mais surtout, une percée technologique, qui est vite devenue le standard pour les concurrents d’Ubisoft. «Splinter Cell est devenu LA référence au sein du studio montréalais, la performance qu’il fallait égaler, voire surpasser. Ça a dynamisé les équipes qui travaillaient sur d’autres projets de manière spectaculaire, et c’est comme ça que sont nées d’autres marques fortes, comme Prince of Persia et Assassin’s Creed», explique-t-il.

Le hic? Ces succès ont entraîné l’apparition au milieu de la décennie écoulée d’une nouvelle contrainte, l’obligation de résultats. «Actionnaires, journalistes, joueurs,… Tout le monde s’est mis à avoir de grandes attentes. L’échec comme l’erreur n’ont plus été tolérés. Ce qui a carrément mis en péril notre créativité», dit M. Mallat.

En fait, l’équipe dirigeante d’Ubisoft Montréal n’avait pas vu venir ce danger mortel. «Nous ne l’avons réalisé à temps. Notre flamme créatrice était en train de s’éteindre, faute de comburant, c’est-à-dire d’air. Notre mission principale en tant que gestionnaires a alors été d’injecter de l’air frais dans notre système créatif», dit-il.

Concrètement, cela voulait dire réfléchir sur la manière dont étaient brassées les idées à l’interne, dont celles-ci étaient gérées jusqu’à ce qu’elles se transforment en véritables projets nécessitant plusieurs millions de dollars d’investissement et plusieurs années de travail acharné. Une réflexion qui n’avait jamais vraiment eu lieu jusqu’alors…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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