La nouvelle concurrence des centres-villes


Édition du 17 Mai 2014

La nouvelle concurrence des centres-villes


Édition du 17 Mai 2014

Par Claudine Hébert

GRIFFINTOWN

Un quartier en devenir, tout près du coeur de Montréal

On ne construit pas uniquement des tours de condos dans Griffintown. Ce secteur assiste actuellement à la naissance du tout nouveau quartier de l'innovation, une initiative de l'École de technologie supérieure (ÉTS) et de l'Université McGill, qui englobe la plus forte concentration d'entreprises en technologies de l'information et du multimédia au Canada. Depuis 2012, plusieurs entreprises ont décidé d'emménager dans le Carrefour d'innovation Ingo, situé au 355 de la rue Peel. Cette nouvelle place d'affaires, qui abritait auparavant la brasserie Dow, propose plus de 60 000 pieds carrés de locaux dans un bâtiment certifié LEED. Plus de 60 % des espaces, qui disposent de douches au rez-de-chaussée, d'une salle de conférence commune et d'un service de réception, ont trouvé preneur, dit Gilles Carrier, responsable de la location.

«C'est génial comme endroit. On se trouve à 5 minutes à pied du Vieux-Montréal et à 10 minutes du centre-ville. De plus, on est situé tout près du métro Bonaventure et de la gare Centrale où convergent cinq lignes de train de banlieue. Nos employés apprécient énormément cet emplacement», indique Sophie Lymburner, présidente de Blue Communications.

Cette agence interactive en développement de sites Web, qui emploie plus d'une quinzaine de personnes, a délaissé en 2012 son local dans Villeray pour venir s'établir dans Griffintown. Elle a d'ailleurs été le tout premier locataire du Carrefour d'innovation Ingo.

Sophie Lymburner reconnaît néanmoins que le quartier a besoin d'être embelli. «Heureusement, on sent que ça bouge. Et c'est tellement stimulant de prendre part à l'évolution de ce nouveau quartier. D'ailleurs, on le ressent au moment de l'embauche. Les gens veulent venir y travailler», constate la présidente.

Normand Martin, contrôleur financier de Solutions Médias 360, peut lui aussi témoigner de l'effet d'attraction du quartier. Basée à Saint-Lambert, il lui était impossible d'embaucher des candidats provenant de l'ouest de l'île ou de Laval. «Depuis qu'on est arrivés en 2012, le problème ne se pose plus. En fait, on s'apprête à louer un étage de plus pour prendre de l'expansion», souligne-t-il. Cette entreprise, spécialisée dans la gestion de publicités numériques, est passée de 20 employés à plus de 65 en un an. Et elle prévoit embaucher 70 autres personnes au cours des cinq prochaines années.

Les entreprises du multimédia favorisent Griffintown et ses alentours depuis déjà une bonne vingtaine d'années. Elles se réjouissent de l'arrivée de commerces, de restaurants et de cafés. Mais toute cette effervescence, avec la prévision de construction de 8 000 nouveaux logements dans le secteur, en inquiète plus d'un.

C'est le cas de Pénéga, une agence de marketing qui s'est établie sur la rue Guy en 1994. À cette époque, rapporte Daniel Martial, directeur général , c'était un lieu tranquille. C'était parfait pour sa vingtaine d'employés qui proviennent principalement de la Rive-Sud. Il y avait amplement de places de stationnement pour eux et pour les clients. La circulation était fluide. «Aujourd'hui, c'est devenu l'enfer avec la construction. Je n'ose imaginer ce que sera la situation lorsque le quartier comptera ses 8 000 nouveaux résidents.» Il envisage la possibilité de déménager son entreprise.

Chez NKF Devencore, une société de conseils et courtage immobiliers d'affaires, Griffintown demeure un modèle à définir. «C'est un secteur fragile qui se cherche encore», soutient Jean Laurin, président et chef de direction.

N'empêche que certains clients de cette société commencent à démontrer de l'intérêt pour le quartier. «La demande est encore marginale. Mais la proximité du centre-ville, l'arrivée de milliers de professionnels et la mise sur pied de services laissent présager la création d'un nouveau village urbain», croit M. Laurin. En attendant, dit-il, ce quartier aura besoin encore de 10 bonnes années, voire 15 avant d'atteindre sa réelle maturité.

Coup d'oeil sur le marché

Inventaire : 498 560 pi2

Taux de disponibilité : 11,5 %

Loyer moyen brut ($/pi2) : De 18 à 25 $ selon la catégorie du bâtiment

Nouvelles constructions (pi2) : La direction de l'innovation et des relations avec l'industrie de l'ÉTS compte annoncer sous peu le lancement des travaux de construction du Carrefour d'innovation Ingo II, soit 150 000 pi2 de bureaux locatifs, un projet de 35 M$. La Maison des étudiants, qui sera livrée au printemps 2015, abritera une clinique de 25 000 pi2 et une caisse Desjardins de 4 500 pi2.

Source : Altus InSite, division du Groupe Altus

À la une

Vendre en Mai?

Il y a 49 minutes | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Doit-on se fier à l'adage «vendre en mai et s'en aller»?

À surveiller: TFI International, Imperial Oil et Celestica

Il y a 8 minutes | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de TFI International, Imperial Oil et Celestica? Voici quelques recommandations d'analystes.

L’IA générative pour analyser vos données

Il y a 58 minutes | Maxime Johnson

TECHNO SANS ANGLES MORTS. Elle offre de nouvelles façons d’interagir avec les données de votre entreprise.