Photo : Bloomberg
La tentative d'Alimentation Couche-Tard pour modifier la composition du conseil d'administration de Casey's General Stores, afin d'y obtenir un appui à son offre publique d'achat hostile de 2 milliards $ US, n'a pas gagné la faveur de deux firmes chargées de conseiller d'importants régimes de retraite quant à la gestion de leurs fonds.
Toutefois, les deux sociétés d'experts-conseils ont également adressé des reproches à l'actuel conseil de la chaîne de dépanneurs Casey's, établie dans l'Iowa, estimant qu'au moins deux membres devraient en être exclus à cause de leur recours à des tactiques défensives douteuses dans le but de contrer l'offre de Couche-Tard.
Couche-Tard a proposé 38,50 $ US en espèces pour chaque action de Casey's, mais cette dernière a rejeté l'offre, qu'elle juge insuffisante. Casey's a de plus refusé de négocier avec l'entreprise de Laval, ce qu'elle a cependant accepté de faire avec 7-Eleven, la plus importante chaîne de dépanneurs aux États-Unis, qui a lancé une offre rivale de 40 $ US par action.
Dans un rapport obtenu par La Presse Canadienne, la firme Institutional Shareholder Services (ISS) a conclu que l'offre d'achat de Couche-Tard n'était pas alléchante au point de constituer un point de départ incontournable pour des négociations, et qu'elle ne méritait donc pas l'appui des actionnaires.
L'autre société d'experts-conseils, Glass Lewis, a estimé que Couche-Tard n'avait pas fait la preuve que les administrateurs actuels devaient absolument être remplacés. À son avis, les changements que souhaite l'entreprise québécoise pourraient même nuire à d'éventuelles négociations.
ISS et Glass Lewis ont en conséquence recommandé aux actionnaires de Casey's de voter en faveur des candidats au conseil d'administration sélectionnés par la direction de l'entreprise plutôt que pour ceux proposés par Couche-Tard.
Les actionnaires de Casey's doivent élire leurs représentants au conseil d'administration à l'occasion de l'assemblée annuelle de la société, le 23 septembre.
Néanmoins, ISS et Glass Lewis ont dit douter du bien-fondé des tactiques défensives employées par le conseil de Casey's.
"Plusieurs des réactions du conseil de Casey's (...) suscitent des interrogations quant à savoir si les gestes défensifs posés par le conseil étaient entièrement destinés à protéger la valeur de l'investissement de l'actionnaire, plutôt que d'assurer l'indépendance peu importe l'intérêt que représente une offre faite par une entreprise concurrente", a écrit ISS.
De son côté, la direction de Couche-Tard, qui cherche encore à gagner l'appui des actionnaires de Casey's en ce qui concerne la composition du conseil, a fait savoir qu'elle pourrait être disposée à bonifier son offre.
Dans une lettre transmise jeudi, le président et chef de la direction de Couche-Tard, Alain Bouchard, s'est adressé directement aux actionnaires. "Le choix vous appartient: préférez-vous le statu quo ou désirez-vous des administrateurs engagés à maximiser la valeur de votre investissement dans Casey's?"
M. Bouchard a une fois de plus critiqué le conseil de Casey's, lui reprochant d'avoir refusé de discuter de l'offre de Couche-Tard et de s'être "évertué à ériger des obstacles pour non seulement nuire à notre offre, mais également à la vente de Casey's à toute autre partie".
"En tant qu'actionnaire de Casey's, voulez-vous vraiment être représenté par des administrateurs qui semblent consacrer plus de temps à protéger leurs propres emplois et ceux de l'équipe de la direction de Casey's qu'à s'efforcer de maximiser la valeur de votre investissement?"
Le cours des actions de Couche-Tard a clôturé jeudi à 22,91 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 65 cents par rapport à son taux de clôture précédent. Celle de Casey's a perdu 59 cents US sur le Nasdaq pour clôturer à 43,30 $ US.
