Maîtrisez-vous l'art subtil de l'influence?

Publié le 04/10/2011 à 09:10, mis à jour le 04/10/2011 à 21:22

Maîtrisez-vous l'art subtil de l'influence?

Publié le 04/10/2011 à 09:10, mis à jour le 04/10/2011 à 21:22

«VII. Se bien garder de vaincre son maître.

«Toute supériorité est odieuse ; mais celle d’un sujet sur son prince est toujours folle, ou fatale. L’homme adroit cache des avantages vulgaires, ainsi qu’une femme modeste déguise sa beauté sous un habit négligé. Il se trouvera bien qui voudra céder en bonne fortune, et en belle humeur ; mais personne qui veuille céder en esprit, encore moins un souverain. L’esprit est le roi des attributs, et, par conséquent, chaque offense qu’on lui fait est un crime de lèse-majesté. Les souverains le veulent être en tout ce qui est le plus éminent. Les princes veulent bien être aidés, mais non surpassés. Ceux qui les conseillent doivent parler comme des gens qui les font souvenir de ce qu’ils oubliaient, et non point comme leur enseignant ce qu’ils ne savaient pas. C’est une leçon que nous font les astres qui, bien qu’ils soient les enfants du soleil, et tout brillants, ne paraissent jamais en sa compagnie.»

Pour le plaisir, un autre…

«XXVI. Trouver le faible de chacun.

«C’est l’art de manier les volontés et de faire venir les hommes à son but. Il y va plus d’adresse que de résolution à savoir par où il faut entrer dans l’esprit de chacun. Il n’y a point de volonté qui n’ait sa passion dominante ; et ces passions sont différentes selon la diversité des esprits. Tous les hommes sont idolâtres, les uns de l’honneur, les autres de l’intérêt, et la plupart de leur plaisir. L’habileté est donc de bien connaître ces idoles, pour entrer dans le faible de ceux qui les adorent : c’est comme tenir la clef de la volonté d’autrui. Il faut aller au premier mobile : or ce n’est pas toujours la partie supérieure, le plus souvent c’est l’inférieure ; car, en ce monde, le nombre de ceux qui sont déréglés est bien plus grand que celui des autres. Il faut premièrement connaître le vrai caractère de la personne, et puis lui tâter le pouls, et l’attaquer par sa plus forte passion ; et l’on est assuré par là de gagner la partie.»

Enfin, une dernière pensée de Baltasar Gracian, que je vous laisse le soin de méditer comme il faut : «Le plus court chemin pour devenir grand personnage est de savoir choisir son monde»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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