Et si vous vous passiez de boss?

Publié le 13/12/2011 à 09:28, mis à jour le 15/12/2011 à 14:02

Et si vous vous passiez de boss?

Publié le 13/12/2011 à 09:28, mis à jour le 15/12/2011 à 14:02

De quoi s’agit-il? D’un article passionnant signé par Gary Hamel, professeur de management à la London Business School, dans lequel il décrit en détails les activités de l’iconoclaste Morning Star. Établie à Woodland (Californie), cette entreprise est le plus gros transformateur de tomate des Etats-Unis, avec des revenus annuels de l’ordre de 700 millions de dollars américains et une part de marché frôlant les 30%. Sa particularité : «l’auto-management».

«L’auto-management, c’est un modèle d’organisation où les fonctions des managers (planifier, coordonner, contrôler, répartir et diriger) sont partagées par tous les membres de l’organisation, et non réservées à un petit nombre d’entre eux. Chaque membre de l’organisation est personnellement responsable des liens noués avec les autres, de la planification de son travail, de la coordination de son travail avec celui des autres, de l’acquisition des ressources nécessaires à l’atteinte de ses buts, et, le cas échéant, de la correction du tir, le tout dans le plus grand respect des autres membres», est-il expliqué sur le site Web de Morning Star.

De son côté, Gary Hamel le résume de la sorte :

> Personne n’a de boss;

> Les employés négocient leurs responsabilités avec leurs pairs;

> Tout le monde peut dépenser l’argent de l’entreprise;

> Chacun est responsable de l’acquisition des ressources nécessaires à l’atteinte de ses objectifs;

> Il n’y a pas de titre, ni de promotion;

> Les décisions importantes doivent être appuyées par les pairs.

Folie furieuse? La preuve que non : depuis la vingtaine d’années que l’auto-management est en vigueur, les ventes, les revenus et les profits annuels de Morning Star sont à deux chiffres, alors que le secteur ne connaît, lui, des progressions que de l’ordre de 1%.

D’après le professeur de la London Business School, les avantages de l’auto-management sont nombreux :

> Des coûts plus bas. Rien que le fait de ne pas avoir de manager réduit drastiquement les coûts globaux de l’entreprise;

> Une plus grande collégialité. L’absence de compétition entre employés réduit fortement le nombre de coups-bas et autres vacheries;

> Un plus grand esprit d’initiative. La liberté d’agir à leur guise donne des ailes aux employés;

> Une plus grande loyauté. Il est rarissime de voir des employés quitter l’entreprise pour aller chez un concurrent.

> Une plus grande expertise. Chacun étant responsable de la qualité de son travail, il est fréquent de voir les employés suivre d’eux-mêmes des formations pour accroître leur compétence;

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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