Et si vous vous inspiriez de Nicolas Fouquet?

Publié le 04/04/2013 à 06:09, mis à jour le 04/04/2013 à 06:12

Et si vous vous inspiriez de Nicolas Fouquet?

Publié le 04/04/2013 à 06:09, mis à jour le 04/04/2013 à 06:12

«[Tout va alors très vite.] Dès le mois de septembre 1657, le gros œuvre est terminé, la charpente en place et la toiture en cours d’assemblage. Trois mois plus tard, les marbriers installent les cheminées et les menuisiers achèvent les lambris et les chambranles. En août 1658 s’élève le dôme, ce qui représente 18 mètres de hauteur entre le sommet du château et le rez-de-chaussée.

«Dix-huit mois seulement pour ériger la structure du château le plus innovant de l’époque, avec 18 mètres de hauteur et 2 500 mètres carrés de toiture. La performance est impressionnante. Quels sont donc les ingrédients de cette efficacité collective et de cette rapidité d’exécution?

«Le Vau, ne l’oublions pas, n’est pas un débutant. Dès la signature du contrat et du plan avec Fouquet, il analyse les domaines techniques où il peut gagner un temps précieux. Il va donc suggérer au surintendant de contractualiser avec un de ses partenaires, Villedo, avec qui il a déjà relevé de nombreux défis techniques.

«Il sollicite cet entrepreneur pour trouver des moyens d’optimiser le temps de montage des murs, de la charpente et de la toiture. Le Vau, en collaboration avec les deux entrepreneurs Villedo et Bergeron (beau-frère de Villedo), imagine un nouveau type d’échafaudage qui permettrait de gagner du temps.

«Dans cette recherche d’optimisation, ils partent de leur expérience. Ils utilisent un échafaudage mis au point par les bâtisseurs de cathédrales. Cet échafaudage est élaboré avec des poutres insérées dans des trous de boulins sur lesquelles reposent des planches.

«Ils ajoutent une innovation qui va se révéler efficace : ils proposent de croiser les poutres afin de gagner en stabilité. Les tailleurs de pierre, au lieu de tailler leurs blocs de 500 kg au sol et de les hisser sur la façade, taillent directement les blocs sur les échafaudages. Le procédé est efficace et permet d’optimiser la taille de pierre, le montage des poutres pour la charpente et des tuiles pour la toiture.

«En outre, afin que chaque corporation parle le même langage, Le Vau suggère, avec Villedo, une méthode de travail identique et définit une organisation inflexible pour les maçons, charpentiers, tailleurs de pierre et ferronniers.

«À partir des plans qu’il a dessinés et qui ont été approuvés par Nicolas Fouquet, chaque corporation effectue des plans détaillés des parties du château dont ils ont la charge, puis des esquisses et des maquettes. Après validation par le chef de projet, les corporations passent à la réalisation "grandeur nature". Pour réussir Vaux-le-Vicomte, les corporations devront s’adapter à cette méthode de travail collective.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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