Et si vous vous inspiriez de Nicolas Fouquet?

Publié le 04/04/2013 à 06:09, mis à jour le 04/04/2013 à 06:12

Et si vous vous inspiriez de Nicolas Fouquet?

Publié le 04/04/2013 à 06:09, mis à jour le 04/04/2013 à 06:12

«Fouquet, devenu expert dans l’art de créer et de développer des réseaux de contacts, va repérer l’architecte Le Vau, qu’il croise souvent dans les salons parisiens de ses "clients" : les familles d’aristocrates. Né en 1612, Le Vau est nommé architecte du roi en 1656 et a déjà édifié de nombreux hôtels parisiens quand il arrive à Vaux-le-Vicomte. Sous l’impulsion de Nicolas Fouquet, il sera chef de projet, sachant communiquer avec pédagogie le sens et la vision du projet, tout en accompagnant ses chefs d’équipe pour respecter le budget et le délai de construction.

«Pour Fouquet, son expertise est un atout clé dans la réussite du projet. Il a une réelle expérience dans le pilotage de projets complexes, sait garder une vision globale, laisse les détails à ses collaborateurs et est inflexible sur le délai de livraison. Fouquet tient donc l’homme de la situation.

«Il recrute un deuxième expert, réputé pour son talent mais moins entraîné dans la réalisation d’œuvres grandioses. À l’époque, le peintre Charles Le Brun croule sous les commandes. Tous les puissants de la France du XVIIe siècle, magistrats, financiers et banquiers, se l’arrachent pour décorer leurs galeries d’œuvres religieuses ou couvrir de sujets mythologiques les plafonds des hôtels particuliers qu’ils viennent de se faire construire.

«Fouquet lui propose de rejoindre l’équipe et de contribuer à la réalisation d’un concept unique en France : la construction d’un "Palais des Arts". Le Brun quitte ses "clients", sans même achever les travaux commencés, et va se consacrer exclusivement à la décoration de Vaux-le-Vicomte. Les historiens sont encore étonnés par cette décision que l’on pourrait juger impulsive. C’est un des nombreux secrets que Fouquet nous livre : son art incomparable de s’attacher durablement des talents et de les faire fructifier.

«Nous sommes donc en 1656. L’équipe est presque au complet, avec l’arrivée du "petit dernier", un certain André Le Nôtre, qui coordonnera l’exécution exemplaire des premiers jardins "à la française". (…) Une solide formation composée de matières telles que l’architecture, la géométrie, la sculpture et la peinture va lui donner le sens de la perspective, faisant de lui, plus qu’un simple jardinier, un authentique terrassier sachant construire grottes, portiques et labyrinthes. (…)

«Fouquet est assez fier de son casting de rêve et réunit, un matin de printemps 1656, ses "3 L" : «Messieurs, je vous ai choisis pour vos talents et qualités individuelles, à vous de réussir ensemble ce "Palais des Arts" jamais imaginé jusqu’alors. Je n’ai qu’un mot d’ordre : je veux de la Grandeur! Innovez donc, sortez de vous-mêmes!»

«Les "3 L" ont dû se regarder, sidérés. Ils étaient là, face à un commanditaire audacieux, qui leur demandait avant tout de ne pas faire ce qu’ils faisaient depuis toujours. Chance suprême dans une carrière ou défi difficile et risqué?

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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