Électeurs, électrices, électricité

Publié le 02/08/2012 à 09:23, mis à jour le 02/08/2012 à 09:23

Électeurs, électrices, électricité

Publié le 02/08/2012 à 09:23, mis à jour le 02/08/2012 à 09:23

Même question pour l'éolien

La situation est à peu près la même pour l'énergie éolienne. Le gouvernement a annoncé qu'un autre appel d'offre de 700 MW serait bientôt lancé pour atteindre l'objectif de 4000 MW prévu au plan stratégique.

La dernière fois qu'on était allé en appel d'offres, c'était en 2008, et la moyenne des projets acceptés était à un prix de 8,7 cents kwh. Cinq ans plus tard, on ne devrait pas être très loin du 10,6 cents de la biomasse.

Il n'y avait pas de réel besoin pour ce nouvel appel d'offres, si ce n'est apparemment 1000 emplois à consolider en Gaspésie.

Pas assez d'électricité dans l'air

Évidemment, pour la biomasse comme pour l'éolien, on dira qu'il faut tenir compte des retombées des emplois sauvés pour le trésor public. Ce n'est pas faux. Mais on aimerait bien avoir plus de chiffres au soutien de ces prétentions. Est-ce que 1000 emplois tomberaient réellement en Gaspésie (certains fournisseurs éoliens sont aussi dans les équipements de gaz naturel)? Et qu'arrivera-t-il de toute façon après la construction des nouvelles éoliennes? Aura-t-on augmenté le tarif de l'électricité pour 20 ans afin de combler le manque à gagner d'Hydro et perdra-t-on de toute façon les emplois après cinq ans? Mêmes interrogations pour les emplois chez les papetières.

Il serait souhaitable que ces questions soient davantage discutées lors de la campagne électorale qui s'amène.

Plus importante encore devrait être la discussion sur cette volonté du gouvernement de justifier le développement des barrages du Plan Nord en comblant les besoins énergétiques du Québec par l'octroi de blocs d'électricité à faible coût (3 cents kwh) à des projets de transformation industrielle.

La stratégie n'est peut-être pas mauvaise. Les nouveaux emplois sont susceptibles de créer une richesse collective plus importante. Alors que l'on a justement des surplus d'électricité. Mais il serait intéressant d'avoir des chiffres et du détail ici aussi. Et de s'assurer que l'on aura vraiment besoin des barrages que l'on veut construire avec le Plan Nord.

Souhaitons donc qu'au cours du prochain mois, il y ait un peu plus d'électricité dans l'air. Comme disait Maurice :"Électeurs, électrices, électricité".

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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