L'ironie de la dette

Publié le 18/08/2010 à 10:23

L'ironie de la dette

Publié le 18/08/2010 à 10:23

Blogue. D’un côté, épargnants et investisseurs sont traumatisés par l’endettement. De l’autre, ils s’arrachent les titres de dettes. Ironique, n’est-ce pas?

En effet, les marchés obligataires font mieux que la Bourse cette année. Non seulement cela, mais il y a une remontée spectaculaire des émissions de titres de dettes de pacotille (junk bonds). Voulant réaliser un rendement supérieur aux minces taux offerts par les obligations gouvernementales, les investisseurs placent de plus en plus d’argent dans les obligations de moindre qualité.

Par exemple, au 13 août, les sociétés américaines avaient émis pour 155 milliards de dollars (G$) US de junk bonds, 80 % de plus qu’en 2009.

On se réfugie dans les titres de dette parce qu’on a peur de la dette! Allez-y comprendre…

Le résultat pratique c’est que les bas taux permettent aux entreprises de se financer à des coûts ridiculement peu élevés. Par exemple, il y a deux semaines, IBM a vendu 1G$ US d’obligations venant à échéance dans trois ans à un taux de 1 %. C’est le plus bas taux jamais vu, selon The Wall Street Journal.

La question : prêteriez-vous votre capital pour trois ans à une entreprise, même de la qualité de celle d’IBM, pour un petit 1 %? Il semble que la réponse est oui car la demande pour ces obligations a été le double de la taille de l’émission.

McDonald’s a vendu des obligations de 10 ans à un taux de 3,5 %. Johnson & Johnson a vendu des obligations de 10 ans à 2,95 % et des 30 ans à 4,5 %.

Je comprends les sociétés d’aller du capital à si bas coût. Mais moi, je me mets dans la peau de l’acheteur et je ne comprends pas.

Si j’ai le choix entre acheter une obligation de McDonald’s de 10 ans et son action alors que le premier offre 3,5 % en intérêts et l’autre 3,1% en dividende (qui augmente chaque année), il me semble que je choisis l’action.

C’est encore plus clair avec Johnson & Johnson. L’action offre un rendement en dividende de 3,6 % contre 2,95 % pour l’obligation 10 ans!

Bernard Mooney

 

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