La preuve que c'est possible


Édition du 08 Mars 2014

La preuve que c'est possible


Édition du 08 Mars 2014

Par Marie-Claude Morin

Paula Keays : savoir communiquer au-delà des chiffres

L'employeur de Paula Keays, McKesson Canada, est bien peu connu du grand public. Pourtant, la vice-présidente principale et chef de la direction financière est à la tête d'une équipe de... 250 personnes ! Le grossiste en médicaments, propriétaire d'enseignes (dont Proxim) et fournisseur de robots distributeurs aux hôpitaux et pharmacies, entre autres activités, génère en effet des revenus annuels de plus 10 milliards de dollars.

Pour Mme Keays, l'aventure chez McKesson a commencé il y a 13 ans à titre de contrôleur corporatif. Un «gros move» que celle qui avait auparavant occupé des postes comptables chez Lafarge et aux stations de télévision montréalaises CFCF 12 et CJMT doit à une chasseuse de têtes enthousiaste. «C'était un gros poste par rapport au reste de ma carrière, mais comme elle ne m'a pas laissé le temps de dire que je n'étais pas capable, je me suis retrouvée à aller à l'entrevue. C'est la meilleure chose que j'aie faite de ma vie !»

Force est d'admettre que le recruteur a eu raison : Mme Keays a été promue vice-présidente en 2005, puis chef de la direction financière en 2007 et enfin vice-présidente principale, chef de la direction financière et Six Sigma.

Son principal atout pour gravir les échelons ? «Mon entregent», répond sans hésiter la femme de 54 ans, qui avait commencé ses études en ressources humaines avant de bifurquer vers la comptabilité. «C'est ce qui m'a permis de survivre aux défis», dit-elle en riant. Comme cette fois, en début de carrière, où elle a dû remplacer au pied levé son patron chez Lafarge pour présenter les budgets. «Je n'étais là que depuis quatre mois ! Et, en plus, il n'y avait alors que des hommes dans les usines.» Heureusement, elle a su établir un bon contact avec ses interlocuteurs. «C'est un moment marquant de ma carrière, parce qu'il m'a donné le courage de faire face aux défis, même ceux où je ne connais pas tout.»

Cet entregent sert aussi Paula Keays quand vient le temps de faire accepter ses projets chez McKesson. La dirigeante reconnaît en effet que, même si elle est peu portée sur la «game politique», il lui est parfois impossible d'y échapper. «Si j'essaie d'amener un changement, c'est certain que je vais faire de la prévente auprès de mes alliés. Je n'irais jamais devant le comité de direction sans ça !» Les gens, dit-elle, n'aiment pas les surprises. «Ils veulent savoir où tu vas et pourquoi.» Elle fait donc collaborer en amont ceux qui sont susceptibles de l'aider, question qu'ils comprennent le but du projet et ce qu'il leur apportera.

Pour l'aider à avancer, la native de Chandler, en Gaspésie, s'est aussi alliée à une coach il y a deux ans. Cette dernière n'appartient pas au milieu de la finance, mais le comprend assez pour la mettre au défi. «Je l'adore ! Je suis très à l'aise avec elle, entre autres parce que j'ai confiance à 100 % en sa confidentialité.»

Mme Keays aime beaucoup ce regard extérieur, d'autant qu'elle n'a personne au-dessus d'elle en finance chez McKesson, du moins au Canada. «J'y vois maintenant un outil indispensable, auquel je compte avoir recours encore longtemps», dit celle qui trouve quand même le temps de servir de mentor à deux femmes de son service et à une autre chez ses vis-à-vis américains.

Puisque McKesson vise une forte croissance, Mme Keays voit encore beaucoup de beaux défis se profiler à l'horizon. Elle compte notamment s'impliquer davantage dans les volets opérationnels et stratégiques, ce qu'elle fait déjà avec Six Sigma et qu'elle fera bientôt en veille stratégique (intelligence d'affaires).

À plus long terme, lorsque ses garçons de 16 et 18 ans seront un peu plus vieux, elle aimerait bien aussi siéger à des conseils d'administration. Une autre chasseuse de têtes enthousiaste saura-t-elle alors la convaincre de viser haut ? Parions que oui.

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