ATS Corp. (ATS, 61,42$) : le spécialiste de l’automatisation profite à fond de la transition électrique
ATS Corp. n’a pas la notoriété de l’américaine Rockwell Automation (RDK, 281,11 $US) ou de la Suisse ABB mais le spécialiste ontarien de l’automatisation industrielle a très bonne mine comme en témoignent les résultats qui ont fracassé les attentes de Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale. Les tendances structurelles de l’électrification automobile et de la réindustrialisation sourient à l’entreprise, mais ATS «exécute» bien aussi, dit l’analyste.
Au quatrième trimestre, les revenus ont bondi de 21% à 731 millions de dollars, soit de 16,5% sans l’effet des acquisitions. Le bénéfice d’exploitation a atteint 118 M$ au lieu des 104 M$ attendus tandis que la marge d’exploitation de 16,2% se compare aux prévisions de 15,2%.
Bien que plusieurs problèmes d’approvisionnement persistent, notamment pour les composantes mécaniques, ATS a «admirablement» réussi à améliorer son efficacité et à modérer ses coûts. Les dépenses générales et administratives sont passées de 15,2% à 14,8% des revenus malgré les pressions salariales.
Au final, le bénéfice de 0,73$ par action est de loin supérieur au consensus de 0,55$.
Les commandes en carnet ont crû de 50%, dont 44% proviennent du secteur du transport. Un client automobile lui a notamment confié un contrat de 120 millions de dollars américaine pour automatiser l’assemblage de blocs- batterie.
Les segments du transport et de la construction compensent pour la demande plus modeste des industries biopharmaceutique, alimentaire et de produits de consommation.
Le seul bémol concerne les flux de trésorerie disponibles qui ne suivent pas l’élan du bénéfice d’exploitation parce que le démarrage de gros contrats automobiles exige d’importants fonds de roulement, à court terme.
Maxim Sytchev a bon espoir qu’à mesure que ces contrats avanceront, les fonds générés par l’exploitation se transformeront en flux de trésorerie disponibles.
Après avoir grimpé de 77% en un an et de 6% le 18 mai, le titre n’est plus un secret bien gardé, mais l’analyste croit qu’il peut soutenir une évaluation élevée parce qu’il y a peu de choix canadiens pour participer aux investissements générationnels dans l’automobile électrique et la réindustrialisation, un peu partout dans le monde.
Maxim Sytchev relève le multiple d’évaluation qu’il accorde au titre de 14 à 15 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2025. Son cours cible passe donc de 61 à 66$, soit une appréciation potentielle d’encore 7%.
Dominique Beauchamp