Alors qu’il saluait l’offre de 1,3 milliard de Saputo pour la coopérative laitière Murray Goulburn Co-Operative (MGC), dans une note préliminaire le 27 octobre, Keith Howlett, de Marchés des capitaux, se ravise.
Le risque que Saputo ne réussisse pas à mettre la main sur le principal transformateur laitier en Australie ou encore à convaincre les fermes laitières à rester dans la coopérative, l’incitent à plus de prudence.
«Même pour un exploitant de la trempe de Saputo, la transaction convoitée comporte des risques élevées. Les frais de rupture (de seulement 1% de la valeur de la transaction) ne dissuaderont pas d’autres prétendants tels que Fonterra, de Nouvelle-Zélande», explique l’analyste.
Une surenchère ferait grimper le prix de MGC.
Étant donné le bond de 10% de l’action de Saputo depuis le 30 septembre et les incertitudes entourant la transaction potentielle, l’analyste ne recommande plus l’achat de la société qui s’échange déjà à son cours cible de 47$.
Les dirigeants de Saputo et de MG débutent leur opération de charme le 8 novembre auprès des fermiers.
L’achat apporterait 2 milliards de revenus, deux usines dont l’une fournit les supermarchés Coles ainsi qu’une usine de lait maternisé en Chine.
Si la transaction se concluait au premier semestre de 2018, elle ajouterait peu au bénéfice prévu de 2,07$ en 2019. Il faut se projeter en 2021 pour entrevoir une contribution annuelle de 0,15 à 0,20$ par action.
«Saputo aura besoin de toute sa boîte de compétences pour cette acquisition», évoque M. Howlett.
Entretemps, l’analyste prévoit une hausse de 10% du bénéfice de 0,53$ par action pour le deuxième trimestre qui sera dévoilé le 2 novembre, au milieu de la fourchette de 0,51 à 0,54$ de tous les analystes.