Une grande leçon de leadership par Gorbatchev

Publié le 21/10/2011 à 16:16, mis à jour le 22/10/2011 à 21:08

Une grande leçon de leadership par Gorbatchev

Publié le 21/10/2011 à 16:16, mis à jour le 22/10/2011 à 21:08

«J’ai toujours été un grand optimiste, a-t-il dit hier, c’est pourquoi je me suis lancé en politique, convaincu de pouvoir entraîner de grands changements.» Il aurait pourtant pu abandonner son rêve dès sa première élection. «Mon komsomol [organisation de jeunesses communistes] avait besoin d’un nouveau dirigeant. C’était en 1948. Je me suis présenté, comme d’autres. Chacun devait faire un discours. Le mien s’est bien passé, mais au moment de me rasseoir, mon voisin a jugé bon de me faire une blague et a retiré d’un coup ma chaise. Je suis tombé par terre, ridiculisé, sous les rires des autres. J’ai essayé d’en rire moi-même, pour ne pas paraître blessé, mais j’étais convaincu de perdre à cause de ça. Je me trompais : j’ai été élu», a-t-il raconté, en soulignant que «seuls les optimistes réussissent de grandes choses dans la vie».

Mikhaïl Gorbatchev a gravi les échelons du Parti communiste, en se spécialisant dans les problèmes agricoles. Au fur et à mesure, il notait en secret ce qui ne fonctionnait pas bien, mais avait la prudence de n’en faire part à personne. Il a fini par se faire remarquer par Youri Andropov, le chef du KGB de l’époque, qui aimait à passer ses vacances là où lui œuvrait. Du coup, sa carrière a connu un bond, dans les années 1970. Et ce, justement parce qu’Andropov avait constaté d’une part que ce jeune leader avait le cran d’aborder les problèmes de front et d’autre part parce que l’URSS n’allait pas aussi bien que ce qu’on disait. De fait, Andropov avait diligenté une enquête confidentielle pour évaluer le produit intérieur brut (PIB) réel de l’URSS selon les critères alors en vigueur dans les pays occidentaux, et avait en mains la preuve du déclin de son pays : le Japon enregistrait une meilleure performance économique que l’URSS et l’Allemagne de l’Ouest était sur le point de la dépasser.

Par conséquent, Mikhaïl Gorbatchev comme plusieurs hauts-dirigeants du pays avaient conscience qu’un changement s’imposait…

2. Réflexion

Que faire? La célèbre interrogation de Lénine se posait plus que jamais. L’heure était à la réflexion, chacun de son côté puisque personne ne pouvait ouvertement parler de changement à la tête du Parti sans risquer sa place, voire sa vie. Et c’est là qu’un événement minime a tout déclenché, à savoir… une manifestation d’agriculteurs canadiens!

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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