Comprendre les humains
M. Legault est totalement déconnecté de la réalité du merveilleux monde du travail. Il ne connait rien aux ressources humaines, rien à la dotation, rien à l’équité salariale, rien à l’évaluation des postes et rien aux humains qui se cachent derrière le numéro d’employé. Savoir gérer des chiffres, en présumant que M. Legault sait gérer les finances de l’État, ce n’est pas savoir gérer des humains. Savoir négocier et être un bon négociateur n’est pas un indicateur de réussite et de compréhension des intérêts et des humains qui se trouvent derrière les processus et les mécanismes de négociation.
N'étant pas fiscaliste, je ne parle pas de fiscalité. N’étant pas économiste, je ne m’aventure pas sur les théories économiques. Et ne connaissant rien à la gestion de portes-feuilles, je laisse ce travail aux experts. Toutefois, étant un professionnel RH, je m’occupe et me dédie aux humains et à leurs interrelations. Je n’ai pas la prétention de tout connaitre, mais je connais assez bien mon sujet pour en parler et décrier l’incompréhension totale de M. Legault et de toutes ces inepties lorsqu’il parle de gestion d’employés. Négocier à des tables de négociations collectives avec des leaders syndicaux ne rime pas avec le défi du marché du travail actuel et des humains qui forme ce marché.
Puisque M. Legault saute rapidement aux conclusions lorsqu’il fait le pont entre des points de pourcentage et la vie personnelle et professionnelle des 600 000 employés de l’État, faisons de même avec les conclusions de Patrice Jalette, professeur à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, qui a publié une étude intitulée « Les relations professionnelles à l’heure de la pénurie de main-d’œuvre » dans le journal Chronique internationale de l’IRES . Au chapitre de la rémunération, Patrice Jalette a constaté que d’importantes hausses de salaire ont été négociées dans plusieurs entreprises depuis 2020. Les employeurs et les syndicats, dans le secteur privé, n’attendent plus l’échéance de la convention collective pour revoir les salaires à la hausse. Ils négocient de plus en plus de lettres d’entente afin de rester compétitifs avec le marché et non pas avec les employés syndiqués de la fonction publique.