Northvolt: l'essentiel nous est caché!

Publié le 07/11/2023 à 21:05

Northvolt: l'essentiel nous est caché!

Publié le 07/11/2023 à 21:05

«Selon les informations disponibles sur internet, la méga-usine de Northvolt en Suède est construite en milieu isolé. Autour s’érigeraient les infrastructures et le milieu urbain, et non le contraire. Une méga-usine qui s’écrase sur des villages, en marge d’une région agricole, près d’une rivière à valeur patrimoniale et écologique s’écoulant vers le fleuve aux grandes eaux polluées.» (Photo: Northvolt)

Un texte de Michel Page, Montérégie


COURRIER DES LECTEURS. Une situation de problèmes aura été révélée et mis à l’avant-scène par le choix d’un site, «grand comme 318 terrains de football», qui se situerait entre Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, vers Beloeil, à une encablure de la rivière, à un jet de javelot de la réserve naturelle du mont Saint-Hilaire... Site mal choisi, dès le départ, sur la base de critères inconnus, ce qui va couler le projet d'une méga-usine aux impacts potentiels détonants, par effets d’entraînement, sur les villages et les communautés et les milieux de vie, la vocation agricole des excellentes terres avoisinantes, le paysage champêtre, et l’environnement singulier du Richelieu, rivière liée à toute une époque.    

Quelles transactions immobilières spéculatives auront mené à l’acquisition juste à temps des terres identifiées, dans un bon secteur agricole, d’une valeur écologique, le long de la rivière Richelieu, dans un milieu champêtre d’une grande beauté naturelle et des villages? Pourquoi là, alors que le projet de la construction d’un complexe industriel d’une méga-usine pourrait être réalisé ailleurs, sur un site plus adéquat? Quelles auront été les tractations de l’ombre qui auraient mené à imposer une décision politique en faveur d’un site à valeur écologique, à exclure par décret le processus normal d’évaluation environnementale?

L’incertitude de l’évolution technologique, sous une conjoncture où risquent de perdurer des problèmes de la chaîne logistique et de la chaîne d'approvisionnement de tous les matériaux stratégiques, le Québec ne produisant pas encore de lithium traité, et une chute potentielle de la demande anticipée pour un produit dont la conception serait déjà arrêtée, se conjugueraient dès la mise en marche; alors même que viendraient s'ajouter des difficultés financières créées par la hausse des coûts d'emprunt dans un contexte mondial incertain ou d’une récession économique. Tout convergerait pour fomenter une concoction sur des réveils amers. De l’enthousiasme assuré de quelques-uns, on opposerait les leçons de La laitière et le pot au lait (fable de Jean de Lafontaine).

L’ensemble soulève un doute: y aurait-il plus d’intérêts privés égocentriques, un narcissisme éhonté, cependant trop peu l’intérêt du bien commun, ou le sentiment d’un «Caritas patrii soli»? Et alors, tout du processus politique déterminé sans que ne soit tenue au préalable une consultation publique, en vase clos, entre initiés, en catimini, en hypocrites, soulève un questionnement, impose un défi démocratique de fond, et un problème d’éthique politique.

Et si on parlait du déficit démocratique alors que des choses sont cachées, que les règles du jeu sont modifiées en fonction de ce projet, d’objectifs politiques ou économiques partisans, voire d’intérêts privés égocentriques. Là où il y a des hommes, il y a de l’hommerie!

Certains peuvent profiter d’une telle entente dont les clauses sont tues, non divulguées, cachées. Il semble impossible de savoir si l’usine Northvolt bénéficierait d’un tarif préférentiel d’hydro-électricité. Des experts s'inquiètent que l'octroi d'électricité au rabais à des usines comme Northvolt soit payé par la collectivité et, payer moins cher leurs consommations d’électricité, ce qui constituerait une autre forme de subvention aux frais des contribuables.

Établissons une matrice d’évaluation. Qu’y révèlerait-on déjà? Que la manière de faire du gouvernement pose un problème démocratique; et, que l’analyse des coûts, des avantages et des gains économiques, l’analyse des risques nous sont inconnues. Déjà, les indices recueillis montrent des risques insoutenables; ce n’est plus un développement durable, c’est de la spéculation des uns avec les avoirs collectifs du pays. Analysons alors: les conséquences écologiques, les coûts et les avantages, les problèmes environnementaux liés à un choix de site mal avisé, les tenants et aboutissants des conséquences sur la région, sur la rivière, l’eau et les écosystèmes, et ainsi de suite. Des principes de cohérence de l’aménagement territoriale, et de devoir de précaution, ne sont pas respectés… et ainsi de suite. Alors, sous ces conjectures, nous ne voyons nulle part se manifester une raison éprouvée, ni une saine transparence politique. Résultat à l’examen: nul, échec; et, nulle acceptabilité sociale manifeste.

Un thème particulier: revenons au questionnement initial autour du thème de l’obsolescence intrinsèque d’une technologie. Des batteries Li-ions pour véhicules électriques, on rechercherait une autonomie prolongée, une recharge instantanée, une durée de vie infinie, une fabrication respectueuse des normes environnementales et sociales, une facilité de réparation et de recyclage; bref, un continuum en évolution qui s’inscrit dans le cycle de vie d’une technologie. Assurément, il faudra plus qu’une recette technologique de pointe, en évolution, pour produire les batteries des véhicules électriques de demain, aux nouveaux dispositifs, sans cesse succéderont de nouveaux modèles, de nouvelles technologies. De plus, les entreprises qui réussissent à le faire un carton technologique sont loin d’être assurées d’un succès commercial et financier. 

À défaut d’intégrer la recherche et le développement à la recette des processus évolutifs de la fabrication, une usine, lourde méga-usine, vouée aujourd’hui à une technologie fixe serait obsolète demain, avant même que l’usine soit entièrement fonctionnelle, ce qui mènerait à plus de demandes de subventions, ou menacerait d’une fermeture anticipée et précipitée…  L’aventure, c’est l’aventure! D’aucuns aujourd’hui peut dire ce à quoi mèneraient les plans étatiques, tout comme Napoléon ne pouvait en rien mener à conclusion ses plans alors que seuls la dynamique sociale et humaine, l’économie et la volonté des peuples et l’écologique peuvent dominer à long terme. Le monde se déploie comme il l’entend!

La sagesse naturelle des ruminants souhaitée aux décideurs: ruminer des idées avant de les imposer dans des plans politiques, des réformes globales, qui n’engagent que ceux qui y croient, et les générations qui paieront pour leurs conséquences. 

 

Tout nouveau projet de développement durable — usines, port industriel, avant tout étalement de tours immobilières—, devrait répondre à un devoir d’intégration à l’environnement, à l’écologie, aux paysages patrimoniaux, aux écosystèmes, à la Nature.  
La rivière Richelieu : des écosystèmes seraient à risque, et l’environnement aquatique globalement, aussi. Selon le projet présenté par l’entreprise elle-même, on excèderait un déclencheur environnemental de concentrations de matériaux du recyclage des batteries. C’est ce qui entre autres choses requiert une évaluation du tout, de toute opération de fabrication, de récupération et de manipulations de matériaux et de recyclage des batteries. Le Québec a besoin d’une vraie éthique de l’Environnement, voire d’une éthique politique tout court. Ce projet ne devrait absolument pas être monté sur le bord du Richelieu, en milieu de beaux villages, une rivière qui a une valeur historique et écologique. 
Grâce à des pressions, le ministre de l’Environnement annonce qu’une partie du projet de recyclage serait soumis à un BAPE. Mais c’est insuffisant. Ce projet ne devrait absolument pas être monté au bord du Richelieu, au milieu de beaux villages, ce qui donnerait à craindre des risques éventuels pour la population, des écosystèmes aquatiques, et la qualité de l’eau de la Rivière, de ce point jusqu’au fleuve, puis du fleuve aux grandes eaux jusqu’au golfe. 
Le Richelieu a une personnalité historique et écologique, protéger ses rivages, ses battures, ses villages historiques relèverait d’un droit de se perpétuer, se prolonger, de tendre vers l’avenir dans une pérenne continuité des Jours du Souvenir, bref de prospérer. Voilà je viens ici de vous parler d’économie écologique.

 

Tout nouveau projet de développement durable — usines, port industriel, avant tout étalement de tours immobilières—, devrait répondre à un devoir d’intégration à l’environnement, à l’écologie, aux paysages patrimoniaux, aux écosystèmes, à la Nature.  

La rivière Richelieu : des écosystèmes seraient à risque, et l’environnement aquatique globalement, aussi. Selon le projet présenté par l’entreprise elle-même, on excèderait un déclencheur environnemental de concentrations de matériaux du recyclage des batteries. C’est ce qui entre autres choses requiert une évaluation du tout, de toute opération de fabrication, de récupération et de manipulations de matériaux et de recyclage des batteries. Le Québec a besoin d’une vraie éthique de l’Environnement, voire d’une éthique politique tout court. Ce projet ne devrait absolument pas être monté sur le bord du Richelieu, en milieu de beaux villages, une rivière qui a une valeur historique et écologique. 

Grâce à des pressions, le ministre de l’Environnement annonce qu’une partie du projet de recyclage serait soumis à un BAPE. Mais c’est insuffisant. Ce projet ne devrait absolument pas être monté au bord du Richelieu, au milieu de beaux villages, ce qui donnerait à craindre des risques éventuels pour la population, des écosystèmes aquatiques, et la qualité de l’eau de la Rivière, de ce point jusqu’au fleuve, puis du fleuve aux grandes eaux jusqu’au golfe. 

Le Richelieu a une personnalité historique et écologique, protéger ses rivages, ses battures, ses villages historiques relèverait d’un droit de se perpétuer, se prolonger, de tendre vers l’avenir dans une pérenne continuité des Jours du Souvenir, bref de prospérer. Voilà je viens ici de vous parler d’économie écologique.

 

 

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