Où sont les bons boss? Sur le terrain!


Édition du 15 Février 2023

Où sont les bons boss? Sur le terrain!


Édition du 15 Février 2023

Un patron qui se rapproche de ses employés a accès à de précieuses sources d’information sur la création de valeur de l'entreprise. (Photo:123RF)

EXPERTE INVITÉE. Où se trouvent les bons boss? Après cinq ans à les observer, je dirais qu’ils se trouvent «sur le terrain». Si leur titre les positionne dans les strates supérieures de la hiérarchie, ils n’hésitent pas à descendre pour connecter avec les employés, voire avec les clients. Leur place est aux côtés des gens et suffisamment proche des enjeux. Pour moi, les bons boss sont partout.

 

Des témoignages révélateurs

Certes, il y a toujours eu d’excellents gestionnaires. Toutefois, il est intéressant de comprendre ce qui fait, aux yeux des employés, un bon boss. Depuis 2017, mon équipe approfondit la question en sondant annuellement les travailleurs.

À la question ouverte «qu’est-ce qu’un bon boss ?», plusieurs éléments reviennent année après année:un bon gestionnaire donne des directives claires et il sait exprimer ce qu’il attend de nous. Il reconnaît l’apport des employés dans l’atteinte des résultats et le souligne. Il intervient dans les situations difficiles et offre son soutien. Il connaît les limites de ses employés. Pour les aider à s’améliorer, il partage ses connaissances et donne de son temps. Par son exemple, il guide l’équipe en traçant la voie. Il lead plutôt qu’il ne contrôle. Ce gestionnaire idéal s’organise pour que le travail soit bien fait en motivant son équipe. Il se rend régulièrement sur le terrain pour discuter avec le personnel.

Lorsque je lis de tels témoignages, une pensée me vient en tête: pour être un bon boss, il faut connaître le «terrain». Perdre de vue cette source d’information revient à s’éloigner d’un essentiel: la création de valeur par les employés et pour les clients. Pour cela, le gestionnaire doit impérativement être lié aux gens et aux opérations. C’est ce juste milieu qu’il doit rechercher. Être suffisamment proche des employés, les voir progresser, déléguer à la personne appropriée et reconnaître la performance. Puis, il doit avoir suffisamment de recul pour prendre le temps de réfléchir à la stratégie.

«De nos jours, le problème principal est la macrogestion. Le gestionnaire déconnecté ignore ce qui se passe», mentionnait Henry Mintzberg, Ph. D, dans son livre Gérer (tout simplement). Cette ignorance est risquée pour les gestionnaires et les organisations, car elle les éloigne des opérations et les empêche de bâtir des relations.

 

Un exemple

Le PDG de GSC Technologies, David Barrow, a partagé sa vision avec moi: «Un leader doit être polyvalent, c’est-à-dire capable de monter et de descendre dans l’organisation.»

À son entrée en poste, il a passé du temps avec les leaders de première ligne et les employés, autant sur les quarts de jour que ceux de nuit. Son objectif était de discuter avec un maximum de gens au courant des opérations «sur le plancher» pour permettre d’améliorer l’organisation. Depuis, il a gardé cette routine en visitant quotidiennement les travailleurs. Sa conviction sur l’efficacité de cette pratique est telle qu’elle fait désormais partie du processus d’intégration et d’orientation des autres hauts dirigeants.

«Penser qu’on est trop occupé est une erreur. Il y a mille raisons de ne pas descendre, mais c’est se priver d’une possibilité de prendre une décision plus pratique et réelle», m’explique-t-il en entrevue. Pour moi, ce PDG est l’exemple à suivre:celui du bon boss qui n’a pas peur de mettre les pieds sur le terrain, auprès des employés.

À propos de ce blogue

Jenny Ouellette, Adm.A. est la présidente et cofondatrice de BonBoss, une entreprise spécialisée dans les innovations en management, en culture et en stratégies de recrutement. Diplômée de l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, elle développe diverses innovations pour aider les entreprises à «prospérer humainement». L’approche M.O.R.EMC ,le Culture Book© et le recrutement expérientielMC en sont des exemples. Jenny Ouellette cumule les distinctions depuis 2018: prix Nueva 2018 de Femmes Alpha et prix Leadership 2019 du Business Community 360. Depuis la fondation de sa seconde entreprise BonBoss, Jenny Ouellette agit comme conférencière et formatrice. Elle y partage les saines pratiques des gestions qui caractérisent ceux communément appelés: les bons boss. En 2019 et 2020, elle siège à la Table de dotation et gestion intégrée des talents de l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec. Elle est aussi membre du CA du Centre d’hébergement multiservice de Mirabel: un organisme qui a pour mission d’aider à soulager la pauvreté auprès des jeunes adultes en situation d’itinérance.

Jenny Ouellette
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