Romney contre Obama: le déficit US déclenchera-t-il une récession?

Publié le 17/10/2012 à 17:33, mis à jour le 17/10/2012 à 17:35

Romney contre Obama: le déficit US déclenchera-t-il une récession?

Publié le 17/10/2012 à 17:33, mis à jour le 17/10/2012 à 17:35

 Faut-il craindre le déficit US?

La discussion ne nous en a pas moins rappelé qu'il y a quelques jours, le gouvernement fédéral américain bouclait son exercice financier (30 septembre).

Constat?

La situation est nettement meilleure que ce qui était anticipé. Le fédéral ferme son exercice avec un déficit de 1,089 billion $ US (trillion en anglais). C'est l'équivalent de 7% du PIB. Il y a un an, les prévisionnistes estimaient que le déficit se situerait plutôt autour de 8 ou même 9% du PIB.

Une compression plus importante des dépenses et de meilleures entrées fiscales expliquent la performance.

Pendant longtemps, on était personnellement convaincu que les États-Unis ne parviendraient pas à retrouver l'équilibre budgétaire sans déclencher par la même occasion une récession. Éponger un déficit équivalent à 8-9% du PIB, même sur quelques années, est forcément un puissant frein à la croissance.

Cette conviction est cependant désormais beaucoup moins forte.

Pour l'année qui s'amorce, la dernière cible budgétaire de la Maison Blanche n'est que 100 G$ US sous le déficit de 2012. Ça peut sembler un gros montant à renflouer, mais l'an dernier (30 septembre 2012), les Américains ont réussi à abaisser leur déficit de 208 G$, sans que l'économie ne tombe en panne. Réduire le déficit de 100 G$ cette année n'apparaît dans le contexte pas très demandant. Pour 2014, la commande est plus importante et la cible demande une réduction de 233 G$. Tout de même, toujours sur la base de la réduction observée en 2012, l'atteinte de l'objectif n'apparaît pas si difficile.

Encore plus intéressant se trouve dans le fait qu'après 2014 (668 G$ de déficit à ce moment), les projections financières de l'administration Obama ne prévoient pas un réel abaissement du déficit. Jusqu'en 2022, il évolue constamment dans une fourchette 575 -700 G$ US. Il faut maintenir le cap, mais il n'y a pas d'efforts surhumains à faire pour y parvenir.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?