Les retrouvailles


Édition du 12 Avril 2014

Les retrouvailles


Édition du 12 Avril 2014

Le devoir de reconnaissance

Jusqu'à quel point compte-t-on pour un gestionnaire de patrimoine si notre compte s'élève à 100 000 $ ?

Pour peu, a-t-on pu constater, alors que deux anciens, aujourd'hui gestionnaires, échangeaient sur les contraintes de leurs institutions réciproques. Les grands courtiers traditionnels cherchent souvent à se débarrasser des plus petits clients. De petits comptes amènent à passer trop de temps à échanger avec chacun pour les honoraires que cela génère. Il faut plus de monde pour gérer, la marge diminue, etc.

«C'est pas mêlant, les politiques qui sont adoptées nous disent quasiment de se débarrasser des comptes de moins de 200 000 $», dira l'un.

«C'est vrai. Et c'est vrai aussi qu'en bas de 200 000 $, ce n'est pas tellement payant», dira l'autre.

Froncement de sourcils de ma part.

«En tout cas, moi, je ne suis pas capable de dire à quelqu'un d'aller ailleurs. Beaucoup de ces gens m'ont aidé quand j'ai commencé. Je prenais tous les portefeuilles, et je n'ai pas envie de les laisser tomber, même si ça ne fait pas l'affaire de la boîte.»

Ouf... !

C'est ce qu'on appelle le devoir de reconnaissance. Et savoir choisir la bonne valeur...

Osisko : y aura-t-il surenchère ?

Yamana Gold et Osisko font équipe pour sauver le siège social de la minière québécoise. Dans une transaction complexe, Osisko transporte tous ses actifs dans une société en commandite à être formée, dans laquelle elle aura un intérêt de 50 %. Chaque actionnaire d'Osisko recevra 2,19 $ en argent comptant, des actions de Yamana (évaluées à 2,06 $) et 3,35 $ en nouvelles actions d'Osisko. Une valeur totale estimée à 7,60 $.

Le titre d'Osisko se négocie à environ 7,25 $. En apparence, un rendement potentiel de 5 % en quelques semaines, avec une option d'augmentation si Goldcorp revient à la charge avec une offre majorée.

Faut-il jouer le rendement ?

Quelque chose nous dit que Goldcorp reviendra à la charge. On n'essaie pas d'acheter quatre fois pour lâcher le morceau aussi facilement. La TD estime qu'une offre à 7,20 $ serait neutre sur la valeur nette des actifs de Goldcorp si l'on postule un prix de l'or de 1 250 $ US. Avec un prix de l'or de 1 350 $ US, l'offre devient neutre à 8,50 $.

Il ne serait pas étonnant que Goldcorp majore la sienne à environ 7,75 $.

Il y a cependant deux risques dans l'affaire. Si Goldcorp ne surenchérit pas, il n'est pas sûr qu'au lendemain de la clôture de l'offre de Yamana, les nouvelles actions d'Osisko aient une valeur de 3,35 $. Ni même celles de Yamana, de 2,06 $. Si Goldcorp surenchérit, il n'est pas non plus sûr que la partie de son offre constituée de ses propres actions conservera la même valeur.

Bref, il semble plus sage d'observer à distance ce que sera la suite.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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