PQ, PLQ et CAQ: le non-sens des baisses d'impôt

Publié le 04/04/2014 à 14:09

PQ, PLQ et CAQ: le non-sens des baisses d'impôt

Publié le 04/04/2014 à 14:09

Alors que l'on s'apprête à être dans l'illégalité avec la loi sur le déficit, voilà maintenant que tout le monde promet des baisses d'impôt dans le prochain mandat. C'est à n'y rien comprendre.

Madame Marois s'est finalement expliquée plus clairement, ce vendredi, sur cette affirmation inattendue, à l'effet que son gouvernement aimerait baisser les impôts une fois l'équilibre budgétaire atteint.

Elle soutient que c'est parce que les revenus seront supérieurs à ce que prévoit actuellement son cadre financier qu'une baisse d'impôt peut être envisageable.

Jeudi, on était personnellement ressorti du dîner de la Chambre de commerce fort perplexe, alors que la première ministre parlait d'utiliser les surplus qui suivraient l'atteinte de l'équilibre budgétaire. On suspectait une mauvaise compréhension du cadre financier du gouvernement. Celui-ci affiche des surplus opérationnels à partir de 2015-16 et dans les années subséquentes, mais ces surplus doivent être obligatoirement virés au Fonds des générations et ne peuvent être utilisés. Ils servent à atteindre les cibles de dette.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

L'explication des revenus supplémentaires vient effacer les doutes sur la compréhension du cadre budgétaire, bien qu'il soit difficile de comprendre pourquoi la chose n'a pas été expliquée aussi simplement la veille.

Quoiqu'il en soit, cette amélioration espérée de la situation budgétaire amène une autre question, encore plus intéressante. Elle ne se pose pas que pour le programme du Parti québécois, mais également pour ceux du Parti libéral et de la CAQ. Particulièrement du côté du PLQ, qui pousse plus fort que les autres sur le niveau de dette de la province dans les prochaines années.

La question est la suivante: pourquoi ne rembourse-t-on pas préalablement les déficits que l'on vient d'encourir en 2013-14, et celui que l'on encourra cette année? Ces déficits totaliseront 4,25 G$ et viennent bien entendu faire gonfler la dette.

On contrevient à la loi

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?