Les joailliers québécois, entre tradition et modernité


Édition du 20 Juin 2015

Les joailliers québécois, entre tradition et modernité


Édition du 20 Juin 2015

L'ensemble de la collection répond à «un style classique qui ne se démode pas», résume Janie St-Onge, directrice du marketing et fille du fondateur de cette entreprise familiale. Robert St-Onge, le père, a été évaluateur pendant des décennies pour Birks. De 1972 à 1977 en tant qu'employé, puis à la tête de son propre cabinet d'expertise. Il a alors continué à faire les évaluations pour Birks jusqu'en 2000. Nicole St-Onge, la mère, est responsable du bureau, de la logistique et du service à la clientèle. Frédéric St-Onge, le fils, directeur de la production, se charge de dessiner les modèles sur ordinateur grâce à un logiciel en 3D.

La plupart des modèles comportent des pierres précieuses, notamment des diamants du Canada, dont Robert St-Onge s'est fait la spécialité. Les précieux cailloux proviennent des mines Diavik et Ekati, situées dans les Territoires du Nord-Ouest. «Les clients demandent des diamants dont l'origine non conflictuelle est garantie, et ils aiment porter des produits d'ici», explique Janie St-Onge.

La joaillerie souhaite d'ailleurs axer une partie de son développement sur la vente de diamants canadiens taillés à des bijoutiers du Canada et des États-Unis. La vente en ligne devrait être proposée dès cet été et le joaillier est déjà présent sur les médias sociaux.

La joaillerie à l'ère d'Internet

Internet, c'est la seule vitrine du joaillier Pierre-Yves Paquette. À 38 ans, ce créateur de bijoux et de montres haut de gamme installé dans les Basses-Laurentides fait résolument dans le contemporain. Son style, dit-il, est «d'inspiration européenne avec des lignes douces et épurées, un accent mis sur la matière plutôt que sur les fioritures, le travail sur le métal, le mélange des couleurs de métaux».

Ses bijoux s'adressent à une clientèle aisée de la mi-trentaine à la mi-soixantaine, «qui ne trouve pas ce qui lui plaît dans les boutiques haut de gamme établies». Il s'agit souvent «de professionnels qui ont les moyens et qui apprécient tout ce qui est contemporain», poursuit le joaillier, dont les bagues de fiançailles sont un créneau phare.

Après avoir eu un atelier-boutique, le jeune joaillier, aussi professeur à l'École de joaillerie de Montréal, préfère vendre ses collections, dont les prix oscillent entre 2 000 $ et plusieurs dizaines de milliers de dollars, dans des galeries spécialisées, notamment aux États-Unis, et se faire connaître par le Web avant de recevoir ses clients sur rendez-vous dans son atelier de Saint-Colomban. Un mode de relation qu'apprécient ses clients, ravis de côtoyer le créateur et de visiter son antre. «Souvent, les boutiques établies présentent un décorum dans lequel, pour ma part, je me sens un peu écrasé ; c'est impressionnant. La plupart des jeunes ne recherchent pas cela. Ils veulent plutôt l'authenticité», affirme Pierre-Yves Paquette, qui crée de 50 à 100 modèles par an.

Il puise son inspiration dans «l'architecture moderne, l'histoire industrielle, l'art contemporain et le design», ce qui donne des pièces légères, souvent à l'allure futuriste, enlevée. Toutefois, il n'hésite pas à travailler avec les pierres, même de grosse taille (diamant, perle de Tahiti, saphir, etc.). Une de ses techniques empruntées aux Japonais, utilisées par exemple dans le modèle Mokume Gane, consiste à marier des métaux de couleurs différentes et de les tordre pour faire apparaître un motif forcément unique. Ce savoir-faire porte le jeune créateur à envisager d'exporter son art au Japon et en Chine prochainement.

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