Du chocolat sans arrière-goût


Édition du 15 Février 2014

Du chocolat sans arrière-goût


Édition du 15 Février 2014

Par François Normand

Geneviève Grandbois s’approvisionne auprès de fournisseurs européens, mais doute de l’intégrité de sa chaîne d’approvisionnement, comme plusieurs chocolatiers québécois.

Le rôle des poids lourds du secteur au Québec

À noter toutefois que Valrhona n'achète que 0,1 % de la production mondiale de cacao. Un petit acteur, donc, par rapport à la société suisse Barry Callebaut, qui en achète 23 %. Ce poids lourd est le premier producteur de chocolat du monde ; il a une usine à Saint-Hyacinthe, et ses revenus se sont élevés à 4,9 milliards de francs suisses (6 G$ CA) en 2012-2013.

Cette usine exporte toutefois la quasi-totalité de sa production aux États-Unis. Cela explique en partie la raison pour laquelle le chocolat est le troisième poste d'exportation agroalimentaire du Québec, après le porc et le soya, selon l'Institut de la statistique du Québec. De plus, la province importe de plus en plus de cacao de la Côte d'Ivoire, par exemple.

De 2008 à 2012, nos importations de la Côte d'Ivoire ont doublé, à 105,3 millions de dollars. Selon des sources de l'industrie, Barry Callebaut est le principal importateur dans la province.

L'entreprise fournit plusieurs chocolatiers au Québec, dont Chocolats Geneviève Grandbois. Joint par Les Affaires, le directeur commercial de Barry Callebaut au Canada, Jean-Jacques Berjot, n'a pas pu répondre à nos questions, car il n'en avait pas l'autorisation. Il nous a adressé au siège social de la société à Zurich, en Suisse.

Le porte-parole Jens Rupp affirme dans un courriel que Barry Callebaut essaie «de combattre ce problème» par ses propres moyens, tout en participant à des programmes, dont l'International Cocoa Initiative, qui vise à réduire le travail des enfants. «Nous sommes d'avis que la solution réside dans le combat contre la pauvreté dans les pays producteurs de cacao.»

Barry Callebaut a aussi son propre programme, Cocoa Horizons, afin d'améliorer le rendement des producteurs de cacao et, par le fait même, d'augmenter leurs revenus. L'entreprise offre aussi à ses clients du chocolat certifié équitable (sans l'apport du travail forcé des enfants) par des organisations reconnues comme Fairtrade, UTZ et Rainforest Alliance. Barry Callebaut admet toutefois que ce sont des produits de niche, qui représente 5 % de sa production totale.

Nestlé Canada, un autre gros importateur de cacao au pays, dit aussi faire des efforts pour réduire le travail des enfants, selon la vice-présidente aux affaires corporatives, Catherine O'Brien. En 2012, la multinationale a, par exemple, demandé à la Fair Labor Association (FLA), un regroupement américain, d'évaluer sa chaîne d'approvisionnement en Afrique occidentale.

La FLA lui a remis un rapport contenant 11 recommandations afin d'éliminer le travail des enfants. «Ils ont visité des plantations et repéré les enfants à risque. Travaillent-ils dans des conditions sécuritaires ? Vont-ils à l'école ? Ils [les gens de la FLA] sont nos yeux et nos oreilles», souligne Catherine O'Brien.

À ce jour, Nestlé indique avoir au Canada quatre marques certifiées sans travail d'enfants : KitKat, Aero, Coffee Crisp et Smarties.

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