Du chocolat sans arrière-goût


Édition du 15 Février 2014

Du chocolat sans arrière-goût


Édition du 15 Février 2014

Par François Normand

D'une part, parce que La Siembra ne bénéficie ni des économies d'échelle ni du pouvoir d'achat des géants de l'industrie, comme la société suisse Nestlé, qui a enregistré des revenus de 92,2 milliards de francs suisses (113 G$ CA) en 2012. D'autre part, parce que les ingrédients pour fabriquer son chocolat sont de qualité et biologiques, et cela augmente les coûts de production.

Et même si La Siembra s'approvisionne en cacao surtout en Amérique latine, elle n'hésite pas à se procurer du cacao en Côte d'Ivoire. «Dans ce cas, il faut que la coopérative locale que nous avons repérée comme fournisseur soit auditée, et qu'elle soit certifiée par Fairtrade. [...] On ne boycotte pas un pays ; on préfère les encourager et les sensibiliser», dit Mélanie Broguet.

Geneviève Grandbois affirme pour sa part qu'elle n'utilise pas de cacao provenant de la Côte d'Ivoire, car les essences de ce pays sont davantage utilisées pour la production de masse de chocolat. Elle pense que les grands fournisseurs de cacao et de chocolat auraient tout intérêt à garantir - avec des certifications reconnues - que leur chaîne d'approvisionnement exclut le travail forcé d'enfants.

Une pratique qui pourrait même les rendre plus attrayants aux yeux de PME comme la sienne. «Je pense que ce serait vraiment intelligent et une plus-value, maintenant que les gens sont conscients d'avoir une certification expliquant que leurs produits ont été faits dans des conditions qui sont bonnes pour l'humanité.»

Sans l'éradiquer, il existe des entreprises qui ont réussi à grandement éliminer le travail forcé des enfants dans leur chaîne d'approvisionnement. Valrhona, un fabricant français de chocolat qui distribue ses produits au Canada, mais dont l'unique usine est en France, fait partie de ces cas d'exception.

«En ce moment, 80 % de nos approvisionnements en cacao sont certifiés par Fairtrade, RainForest et UTZ. Et en 2015, ce sera 95 %», affirme Quentin Chapuis, responsable commercial au Canada, établi à Montréal. Le cacao qui n'est pas certifié - 20 % pour l'instant - est celui que la société achète auprès des grands commerçants internationaux.

Les employés de Valrhona visitent aussi régulièrement toutes les plantations auprès desquelles elle s'approvisionne en cacao, du Brésil au Ghana en passant par Madagascar. Ce qui permet à l'entreprise de s'assurer qu'on n'y force pas des enfants à travailler tout en s'assurant du respect de ses normes de qualité. Elle y arrive, par exemple, grâce à de la formation donnée aux exploitants des plantations.

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