Savez-vous vraiment comment vont vos employés?

Publié le 11/08/2023 à 07:30

Savez-vous vraiment comment vont vos employés?

Publié le 11/08/2023 à 07:30

Par Catherine Charron

Difficile de mesurer les conséquences des enjeux de santé mentale sur le présentéisme et l'absentéisme. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. D’après les Canadiens, les problèmes de santé mentale ne sont pas une raison suffisante pour s’absenter du travail et leurs employeurs peinent à mesurer l’ampleur de ce phénomène, rapporte le Conference Board du Canada dans un volumineux rapport.

Dans le cadre d’une étude dont les résultats ont été diffusés le 9 août 2023, l’organisme souhaite mettre en lumière les facteurs qui augmentent les cas d’absentéisme et de présentéisme causé par des soucis comme la dépression ou encore l’anxiété. Or, il est difficile de réellement les apprécier, puisque les travailleurs semblent minimiser les conséquences de leurs enjeux de santé mentale sur leur performance.

«Nos résultats suggèrent que, parce que les employés craignent d’être stigmatisés ou de perdre leur emploi, leurs réponses concernant les absences pour des raisons de santé mentale présentent systématiquement des problèmes de fiabilité», rapporte-t-on dans le document d’une quarantaine de pages.

Ce sont donc 63% des 977 répondants qui disent avoir fait ce qui était attendu d’eux, malgré leur mal-être. Notons que près de 40% des personnes sondées indiquent que des préjugés à l’égard de la santé mentale persistent du moins un peu dans leur milieu de travail, alors que plus de 30% n’étaient pas certains de leur réponse.

Bien que depuis la pandémie, 16,7% des personnes interrogées disent moins travailler lorsqu’elles ont des soucis de santé mentale, 66,4% n’ont pas modifié leur assiduité au boulot malgré le discours plus empathique des trois dernières années.

 

Des conséquences financières difficiles à mesurer

Ainsi, il devient difficile de pleinement évaluer les conséquences des enjeux de santé mentale sur le présentéisme et l’absentéisme.

«Les employés sous-déclarent probablement leurs problèmes de santé mentale au travail, d’où l’illusion qu’ils bénéficient d’un soutien suffisant […] ce qui n’est pas le cas», prévient le Conference Board du Canada.

De plus, ajoute-t-on, seules les absences pour lesquels les employés perçoivent une indemnité sont comptabilisées par les assureurs, et les entreprises n’assurent bien souvent pas un suivi serré des raisons qui expliquent les autres.

Les entreprises ne disposent donc pas toujours des informations nécessaires pour ajuster leurs politiques internes ou leur environnement de travail si c’est ce qui génère de l’absentéisme chez ses salariés.

Idem pour le présentéisme, un terme dont plus de 20% des 135 employeurs sondés ne connaissaient d’ailleurs même pas la définition. Ils sont nombreux à ne pas savoir «si le présentéisme est un problème pour leur organisation parce qu’ils n’en font pas le suivi ou n’en mesurent pas les répercussions sur les résultats de l’organisation et qu’ils ne savent pas par où commencer», a-t-on constaté.

 

Pistes de solution

C’est pourquoi les entreprises devraient, d’après le Conference Board, réellement tenter de comprendre pour quelles raisons leurs employés s’absentent, et clairement leur exposer leurs «préoccupations, poser des questions et partager des informations» sur le présentéisme.

En plus d’ajuster leurs politiques de congés rémunérés et de congés d’invalidités courtes durées pour en faciliter le recours, le Conference Board leur recommande de se pencher sur l’effet que l’environnement de travail offert à leurs salariés a sur leur santé mentale et physique en menant des sondages.

Ce serait d’ailleurs l’occasion de «discuter avec les employés sur les tenants et aboutissants de programmes et sur leur importance dans la protection de [leur santé]. Ainsi, plutôt que de se sentir menacés par le programme, [ils] le percevront comme un outil à leur disposition en cas de besoin.»

Dont-on le rappeler, les employeurs doivent défaire le ménage au sein de leur organisation, afin de s’assurer que la stigmatisation vis-à-vis les enjeux de la santé mentale ne s’y cache pas, conclut-on dans le rapport.

 

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