R-D : les défis et le potentiel de cinq innovateurs québécois


Édition du 31 Octobre 2015

R-D : les défis et le potentiel de cinq innovateurs québécois


Édition du 31 Octobre 2015

Par Dominique Beauchamp
Exfo recrute du renfort et un dauphin pour raviver sa croissance

R-D : 44 M$ ; 19,8 % des revenus¹
Symbole : EXF
Cours actuel du titre : 4,20 $
Achat : 2
Conserver : 4
Vendre : 2
Cible moyenne : 4,63 $
¹ Dépenses nettes, après les crédits d'impôt

Exfo fête ses 30 ans, et son président-fondateur Germain Lamonde se donne de nouveaux moyens pour raviver sa croissance et sa rentabilité.

Les équipements et les logiciels de la société de Québec assurent le bon fonctionnement des réseaux filaires et sans fil qui transmettent sans cesse plus de données et d'images.

Un ex-cadre de la société américaine Ciena, Philippe Morin, vient en renfort dès novembre en tant que chef de l'exploitation pour améliorer la performance de la société, tant en matière de ventes, de gestion de produits que de stratégie technologique.

Au cours des 18 à 24 prochains mois, M. Lamonde lui confiera de plus en plus de responsabilités et lui transmettra éventuellement le flambeau de la présidence pour se consacrer davantage à la stratégie.

« Je connais M. Morin depuis longtemps, c'est la meilleure personne pour devenir mon successeur », a dit M. Lamonde lors de la conférence téléphonique annuelle.

Les analystes espèrent que le cheminement de M. Morin et les relations étroites qu'il a développées depuis 25 ans avec les grands fournisseurs de télécommunications, de même que les nouveaux opérateurs de centres de données et de services Web, donneront un nouvel élan aux ventes d'Exfo. L'entreprise de Québec a en outre 13 nouveaux produits et améliorations majeures à leur offrir.

Exfo multiplie les efforts pour que son leadership technologique se transpose dans sa croissance, sa rentabilité et le cours de son action.

Les revenus du spécialiste des solutions de tests déclinent depuis quatre ans, et son bénéfice a reculé à un rythme annuel de 25 % depuis cinq ans. Cette période a été marquée par des changements technologiques rapides, la consolidation de ses clients américains, des soubresauts économiques sans précédent en Europe et dans les marchés émergents, ainsi qu'une grande volatilité des devises.

L'implantation d'une usine à Shanghai en 2007, quatre acquisitions depuis 2008, deux rationalisations, ainsi que le rachat de 23 % de ses actions en Bourse n'ont pas réussi jusqu'ici à soulever sa croissance ni son action, qui se négocie au même point qu'en 2002.

M. Lamonde a promis une hausse de 40 %, à 20 M$ US, de son bénéfice d'exploitation en 2016, grâce aux économies cumulées de 10 M$ de ses deux plus récents programmes de réduction de coûts. La venue de M. Morin ranime les espoirs. Cependant, le degré de conviction varie selon les analystes, parce qu'Exfo a raté ses objectifs lors de 9 des 15 derniers trimestres, rappelle Robin Manson-Hing, de Marchés mondiaux CIBC.

« La société pose les bons gestes, mais le déclin des tests optiques et la diminution des dépenses par les grands opérateurs de télécommunications sont des vents de front trop forts à combattre pour le moment », écrit-elle.

Chez BMO Marchés des capitaux, Thanos Moschopulos est d'avis que M. Lamonde atteindra ses cibles en 2016. Il voit en outre, dans la nomination de M. Morin, un important « catalyseur potentiel ».

Deepak Kaushal, de GMP Valeurs mobilières, craint que les coûts élevés d'innovation de sa transformation en fournisseur de solutions bout-en-bout (au lieu de tests physiques) continueront de nuire à sa rentabilité, à un moment où la demande est encore imprévisible.

Il signale que la marge d'exploitation de 9 % promise pour 2016 reste loin de l'objectif de 15 % que s'est fixé M. Lamonde à long terme.

Son cours cible de 4,15 $ US repose sur un multiple de 0,8 fois les ventes prévues en 2016, par rapport à une moyenne de 2,2 fois pour ses semblables.

« L'action est attrayante pour les amateurs d'aubaines patients, mais il sera difficile à Exfo d'atteindre ses objectifs de croissance », soutient-il.

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