Entrevue n°196: Rina Onur, cofondatrice Peak Games


Édition du 22 Mars 2014

Entrevue n°196: Rina Onur, cofondatrice Peak Games


Édition du 22 Mars 2014

Par Diane Bérard

D.B. - Vous déployez la phase deux de votre stratégie. Quelle est-elle ?

R.N. - Produire du contenu local nous a attiré la loyauté des joueurs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Maintenant qu'ils nous sont fidèles, nous diversifions notre offre vers du contenu plus classique : des jeux de combat, d'adresse, d'arcade et d'aventure. Et nous ne nous contentons plus de la plateforme Facebook, nous sommes sur iPhone, iPad ainsi que les téléphones et les tablettes Android. Nous sommes des «agnostiques» de la plateforme.

D.B. - Quelle est votre source de revenu ?

R.N. - Vous pouvez télécharger et jouer gratuitement. Il faut toutefois payer pour atteindre un niveau de jeu plus sophistiqué. Afin d'acheter de la protection pour votre ville ou des armées supplémentaires, par exemple. De 3 % à 4 % de nos joueurs s'inscrivent. La proportion semble petite, mais comme nous avons des millions de clients, cela donne une somme importante.

D.B. - Quelles sont les tendances dans votre industrie ? Que veulent les joueurs ?

R.N. - Difficile à dire... L'industrie du jeu en ligne et sur mobile se compare à celle du cinéma. Il n'y a pas de recette, c'est de l'art. Vous pouvez produire cinq mégasuccès suivis d'un mégaéchec. C'est une industrie très volatile. Les créateurs ont d'abord misé sur des succès faciles, à durée de vie limitée. Des jeux pour lesquels on s'enthousiasme rapidement, mais dont on se lasse aussi vite. Je crois que les joueurs sont prêts pour une expérience plus complexe. Ils veulent des jeux plus «immersifs» qui durent au-delà de 10 ou 15 minutes.

D.B. - Peak Games croît très rapidement. Avez-vous les ressources nécessaires pour tenir le tempo ?

R.N. - Le démarrage posait un défi plus important que la croissance, car il n'y avait pas d'écosystème de start-up en Turquie, pas d'histoire à succès. Convaincre les jeunes diplômés de travailler pour Peak Games plutôt que pour Coca-Cola, une banque ou un conglomérat tenait du miracle. Les premiers tours de financement et la couverture média dont nous avons bénéficié ont changé la donne.

D.B. - Vu de l'Occident, les affaires paraissent tellement plus faciles dans un pays émergent. Est-ce le cas ?

R.N. - Il y a des avantages. Si vous faites un travail honnête et que vous vous trouvez au bon endroit au bon moment, il vous suffit de surfer sur la vague pour connaître une croissance explosive. Certains marchés sont tellement sous-exploités. Mais tout n'est pas rose. Les pays émergents ont leurs problèmes, comme une pénurie de personnel qualifié.

D.B. - Turc ou québécois, un entrepreneur reste un entrepreneur. Quel conseil aimeriez-vous partager avec nos lecteurs ?

R.N. - J'en ai deux. Lorsque vous rencontrez des investisseurs, demandez-leur s'ils peuvent aussi vous conseiller ou vous aider au-delà de l'argent. Assurez-vous de pouvoir résumer votre vision en un maximum de deux phrases. Sinon, c'est qu'elle n'est pas au point. Essayez encore.

D.B. - Quel sera votre défi de la prochaine année ?

R.N. - Nous avons débuté en 2011 comme un producteur de jeux sociaux (accessibles sur des plateformes comme Facebook). Nous migrons vers un producteur de jeux mobiles.

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