Réponses à vos questions d’argent sur la retraite

Publié le 22/02/2023 à 09:23

Réponses à vos questions d’argent sur la retraite

Publié le 22/02/2023 à 09:23

Une fois que les objectifs de retraite sont fixés, l’étape suivante est de procéder à une estimation approximative de la somme d’argent qu’il vous faudra pour financer une retraite confortable. (Photo: 123RF)

La planification financière pour votre avenir, c’est plus que simplement une bonne idée, c’est une nécessité. Que vous décidiez de prendre votre retraite tôt ou de travailler longtemps après l’âge normal de la retraite, il faut que vous sachiez si vous-même ou votre famille aurez suffisamment d’argent pour vivre confortablement.

Atteindre cet objectif demande une planification minutieuse qui permettra de déterminer combien d’argent il faudra et d’où il viendra.

Lire aussi: Cotisez maintenant à votre REER, déduisez plus tard

Marie DeLauretis, planificatrice financière agréée de Calgary, dit que le processus consistant à définir des objectifs permet de se fixer un point de départ et de bien s’orienter pour arriver au point désiré à la retraite.

«Il y aura toujours des accidents de parcours comme la perte d’un emploi, des problèmes de santé et d’autres priorités qui, entre-temps, prendront l’ascendant, dit-elle, soulignant qu’avec un plan mûrement réfléchi, on est mieux préparé pour faire face à la vie».

Voici quelques questions essentielles à vous poser pour évaluer votre état de préparation à la retraite:

 

Combien d’argent me faut-il à la retraite?

Une fois que les objectifs de retraite sont fixés, l’étape suivante est de procéder à une estimation approximative de la somme d’argent qu’il vous faudra pour financer une retraite confortable. Sachant que ce chiffre sera différent pour chacun, les experts financiers recommandent comme point de départ de suivre une règle générale, qui a pour nom le ratio de remplacement des gains effectifs, c’est-à-dire le montant de revenu qu’il vous faudra à la retraite comme pourcentage de votre revenu actuel.

Habituellement, le ratio de remplacement des gains effectifs est de 70%. «Il vous faudra avoir accumulé dans votre compte de retraite suffisamment d’argent pour vous procurer 70% de votre revenu de pré-retraite pendant vos années estimées d’espérance de vie», dit Mme DeLauretis.

Il y a aussi la règle des 25x, qui consiste à prendre le montant que l’on entend dépenser chaque année et le multiplier par 25. Toutefois, il faut avoir une idée de ce qu’on veut dépenser pendant la retraite et de ce qu’on compte y faire.

«Votre chiffre peut varier beaucoup selon vos objectifs personnels, votre santé et votre espérance de vie, votre situation de famille et le moment où vous partirez réellement à la retraite», dit Mme DeLauretis.

 

D’où viendra l’argent?

Une fois que vous aurez une idée générale de l’argent qu’il vous faudra pour prendre une retraite confortable, songer à la provenance de cet argent.

Voici quelques sources de revenu-retraite à considérer:

La Régime de pensions du Canada (RPC): le RPC est une prestation mensuelle imposable qui remplace une partie de son revenu quand on prend sa retraite. «On peut percevoir le RPC dès l’âge de 60 ans avec une pension réduite, et jusqu’à l’âge de 70 ans avec l’ajout d’une prime ou l’augmentation du montant mensuel», dit Mme DeLauretis.

La Sécurité de la vieillesse (SV): la SV est une prestation de pension versée tous les mois à la plupart des Canadiens âgés de 65 ans ou plus. Les paiements de la SV ne sont pas fonction du fait que les intéressés aient travaillé ou non, mais il y a certains prérequis: ils doivent avoir au moins 65 ans, être des citoyens canadiens ou des résidents légaux au moment de leur demande, et avoir vécu au Canada au moins 10 ans après l’âge de 18 ans.

«Si l’on repousse la date de la SV, on reçoit 0,6% par mois pour chaque mois de report, jusqu’à un maximum de 36% pour un report maximum jusqu’à l’âge de 70 ans», note Mme DeLauretis.

Le Supplément de revenu garanti (SRG): c’est un paiement mensuel non imposable versé aux retraités à revenu faible touchant la Sécurité de la vieillesse (SV). On ne peut pas recevoir le SRG si l’on ne reçoit pas la SV. Mme DeLauretis prévient toutefois ceux qui se trouvent dans une tranche de revenu plus élevée, qui «ne seraient pas admissibles au SRG et profiteraient d’un report du RPC et de la SV afin de puiser dans une autre source de revenu imposable comme un REER ou un FERR.»

Des portefeuilles de placement: les Canadiens peuvent économiser et investir pour leur retraite dans de nombreux comptes enregistrés fiscalement avantageux comme les REER, les FERR et les CELI, ainsi que des comptes imposables non enregistrés.

«Il est important de déterminer dans lesquels puiser et quand le faire pour minimiser les impôts et maximiser les flux de trésorerie», note-t-elle.

Les rentes, les revenus locatifs et les polices d’assurance sont d’autres sources qui pourraient générer des flux de trésorerie à la retraite.

 

REER ou CELI?

Un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est un compte servant à détenir son épargne et ses actifs de placement pour la retraite. Les placements détenus dans les REER sont fructifiés avec une imposition différée, ce qui veut dire que les investisseurs n’ont pas à payer d’impôt sur les profits d’un compte de REER jusqu’au retrait des fonds.

De plus, le montant des cotisations déductibles au REER réduit le revenu imposable, et réduit donc la facture fiscale.

Le compte d’épargne libre d’impôt, ou CELI, a été introduit par le gouvernement fédéral en 2009. C’est un véhicule d’épargne qui permet à ses cotisations de croître exonérés d’impôt. Sa cotisation maximale pour 2023 est de 6 500$, et tout retrait effectué sur ce compte et tout revenu de placement que l’on y gagne sont aussi exonérés d’impôt.

Que ce soit l’un ou l’autre qui convienne dépend largement des droits à cotisations ouverts, de l’âge du détenteur du compte, de son revenu imposable, de sa situation fiscale et de ses objectifs de retraite. Pour ceux qui se trouvent dans une tranche d’imposition très modeste et dont la charge fiscale est très faible, «peut-être le CELI est-il le meilleur véhicule de placement à considérer si la personne concernée dispose de droits à cotisations suffisants», dit Mme DeLauretis.

En revanche, on pourrait aussi affirmer que les individus qui se trouvent dans une tranche d’imposition modeste «devraient cotiser au REER et simplement reporter cette cotisation jusqu’à des années de gains plus importants, pour économiser de l’argent sur les impôts dus à ce moment-là», dit-elle.

Il est généralement convenu que les cotisations à un REER sont celles qui fournissent les meilleurs avantages fiscaux, même en considérant les années de baisses boursières. «Dans certains cas, cotiser à votre REER pour réduire le revenu imposable et le revenu net vous rendra admissible à d’autres prestations gouvernementales et crédit d’impôt», affirme Mme DeLauretis.

Pour les investisseurs qui ont atteint le plafond de leurs cotisations au REER de l’année, un CELI est une excellente façon d’apporter un complément à leur épargne-retraite libre d’impôt.

 

Combien d’argent devrais-je placer dans mon REER tous les ans?

Plus de la moitié des Canadiens ne cotisent pas à un REER, selon une étude menée par Edward Jones. Les raisons le plus souvent invoquées sont les contraintes financières imposées par la pandémie de COVID-19 et la priorité accordée au paiement d’hypothèques, a révélé cette étude.

«Le moindre sou économisé est une aide et facilitera les choses si vous commencez assez tôt, dit Mme DeLauretis. Capturez le pouvoir des intérêts cumulés, par lequel planifier et économiser un peu d’argent maintenant sur une base régulière peut faire travailler l’argent pour vous au fil des années.»

Votre épargne peut augmenter lentement au premier abord, mais elle commence à gonfler alors que vous prenez de l’âge, même si vous y placez le même montant d’argent. «Chaque année de retard implique que vous devrez économiser plus d’argent et peut-être prendre plus de risques dans vos placements afin d’atteindre vos objectifs», note-t-elle. Toutefois, ceux qui gagnent un revenu élevé devraient maximiser leurs droits à cotisations au REER chaque année dit-elle. De cette façon, ils pourront recevoir une déduction fiscale minimisant l’impôt dû tout en profitant d’une croissance de leurs placements à imposition différée.

Une autre composante essentielle de la planification financière à long terme est la gestion et la réduction de l’endettement.

Les Canadiens prennent leur retraite plus endettés que jamais. Le ratio d’endettement par rapport au revenu disponible par ménage a atteint un sommet historique de 183,99, selon les dernières données de Statistique Canada. Les experts de la retraite affirment toutefois que l’épargne-retraite n’a pas à être sacrifiée pour se libérer de ses dettes plus tôt. Il n’y a pas de panacée au dilemme entre l’épargne et le remboursement des dettes.

De nombreuses possibilités vous sont offertes alors que vous vous approchez de la retraite ou que vous la planifiez. Il est important que vous choisissiez celle qui convient le mieux à votre propre situation financière. La clé est de commencer tôt à réfléchir aux économies qu’il faut réaliser pour y parvenir.

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