Une récession qui frappera rapidement, probablement au cours de «la première partie de 2012», précise Denis Durand, associé principal de Jarislowsky Fraser. Ce dernier croit fermement, comme d’autres, que cette récession demeurera concentrée en Europe et ce malgré une baisse de productivité des pays du BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine) qui soulève beaucoup de craintes, en particulier au Canada, grand exportateur de matières premières.
Le Canada à risque
D’autant, avance-t-il, qu’«avec autant d’efforts déployés dans les programmes d’austérité par le gouvernement américain, il est quasi impossible que les États-Unis tombent en récession».
Chose qui aurait des conséquences graves sur l’économie mondiale, et canadienne en particulier, dépendante à la fois de l’économie américaine et de ses exportations en ressources naturelles. «Nous ne vivons pas sur une île a prévenu Carlos Leitao, économiste en chef de la Banque Laurentienne. Si une récession devait survenir, elle frapperait ici, assez fortement», compte tenu notamment e l'importance de l'endettement des ménages.
Poursuivant dans la même veine, «en cas de récession, le Canada risquerait d’être encore plus affecté que le seraient les États-Unis», a ajouté Denis Durand, de Jarislowsky Faser.
Le rôle clé du politique
Cela dit, le Canada, les États-Unis et l'Europe devraient parvenir à se sortir de la crise qu'ils traversent, «en autant que les pouvoirs politiques fassent les choses de manière ordonnée», précisent les économistes, soutenant que c'est d'abord dans l'arène politique que se jouera, à court et moyen terme, la reprise économique.
«Le politique constitue une variable très très importante par les temps qui courent, ce qui rend les prévisions économiques particulièrement difficiles, a expliqué Stéfane Marion, de la Banque Nationale. Tout dépendra de la tolérance de la population aux décisions impopulaires auxquels sont confrontés actuellement les politiciens. Ce sera un gros gros test pour le politique.»