Responsabilités accrues pour les fournisseurs


Édition du 06 Juin 2015

Responsabilités accrues pour les fournisseurs


Édition du 06 Juin 2015

Ce sont donc ces intégrateurs qui sous-traiteront auprès des PME. Néanmoins, ils peuvent être partout dans le monde. «Si l'intégrateur est allemand, il a probablement déjà son noyau de PME sur place, souligne la pdg d'Aéro Montréal. Pour s'y greffer, une PME québécoise doit démontrer son excellence opérationnelle et sa capacité d'innovation. D'autant plus qu'en aérospatiale, on n'a pas droit à l'erreur. Il y a une tonne de certifications à décrocher et de réglementations à respecter. Tout doit être parfait.»

Aéro Montréal a mis sur pied l'initiative MACH afin d'optimiser la performance de la chaîne d'approvisionnement aérospatiale québécoise. À la suite du diagnostic de sa performance organisationnelle, une entreprise peut obtenir du soutien pour améliorer les faiblesses grâce à ce programme. MACH donne aussi accès à cinq niveaux de certification, lesquels deviennent des cartes de visite. Des 50 entreprises au programme, depuis 2011, trois ont atteint le niveau 4, «ce qui en fait des entreprises reconnues comme de classe mondiale», explique Suzanne M. Benoît.

Changement de cap

Alain Aubertin, vice-président du développement des affaires du Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale du Québec, juge que les PME québécoises sont en train d'effectuer un virage pour s'adapter aux nouvelles exigences des grands donneurs d'ordres.

«Elles étaient dans une logique très opérationnelle de fourniture de pièces et d'amélioration de procédés, ayant un lien direct avec des commandes de clients, dit-il. Elles doivent désormais développer de nouveaux réflexes, en consacrant du financement et des ressources humaines à leurs propres projets de R-D.»

Certaines entreprises l'ont bien compris, et dégagent ce type de ressources afin d'offrir de nouvelles capacités à leurs clients et de développer de nouveaux marchés. Alain Aubertin cite notamment le Groupe Meloche, dont le slogan «Faire voler l'innovation» parle de lui-même, ainsi que Delastek, Creaform et AV&R.

Les PME doivent aussi miser sur de l'aide financière pour mener leurs projets à bien. Une entreprise comme le spécialiste de l'automatisation AV&R a compté sur le Programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) et sur les crédits d'impôts provinciaux. Toutefois, si l'argent du PARI arrive régulièrement dès le démarrage du projet, il faut attendre la fin de l'exercice fiscal pour miser sur son crédit d'impôt, ce qui peut entraîner quelques problèmes de liquidité.

«Somme toute, nous disposons de plusieurs ressources intéressantes pour financer des projets de R-D, dit Jean-François Dupont, pdg d'AV&R. Où il y a lacune, c'est au moment de la commercialisation. Les PME disposent de peu de soutien pour appuyer l'arrivée sur le marché de leurs innovations.»

C'est pourtant une étape cruciale. L'État devra peut-être, lui aussi, développer de nouveaux réflexes.

> 1 G$: Somme investie annuellement en R-D par l'industrie de l'aérospatiale québécoise, soit 70 % du total des dépenses canadiennes.

> 13 000: Nombre d'ingénieurs et de scientifiques dans le secteur aérospatial québécois.

> 19 %: Pourcentage des PME québécoises qui ont investi plus de 5 % de leur chiffre d'affaires dans la R-D en 2014.

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