Succomber, ou pas, à l'offensive FNB?


Édition du 23 Août 2014

Succomber, ou pas, à l'offensive FNB?


Édition du 23 Août 2014

Warren Buffett. Photo: Bloomberg

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Appuyée par un marketing bien ficelé et des frais de gestion en chute libre, la vague des fonds négociés en Bourse (FNB) déferle dans le portefeuille des investisseurs à la recherche de rendements au moindre coût possible. Coup d'oeil sur une industrie en pleine mutation.

Les plus sceptiques pourraient même être inspirés par la lecture du plus récent rapport annuel de Berkshire Hathaway, du légendaire investisseur Warren Buffett. Le gestionnaire milliardaire - détenteur de la quatrième fortune mondiale - a carrément suggéré aux boursicoteurs d'investir leur pécule... dans un fonds indiciel !

«L'investisseur non professionnel ne devrait pas chercher les titres gagnants, mais devrait plutôt posséder une sélection d'entreprises qui, dans l'ensemble, est appelée à bien performer», écrivait-il à ses actionnaires, en mentionnant qu'un fonds à faible coût calquant l'indice du S&P 500 était tout indiqué. L'oracle d'Omaha suggérait celui proposé par la firme Vanguard (S&P 500 Index, VFV-T), dont le ratio des frais de gestion (RFG) ne s'élève qu'à un maigre 0,16 % et dans lequel 90 % des liquidités destinées à son épouse seront investies, à son décès.

Cette recommandation envers la gestion indicielle sonne-t-elle le glas du stock-picking, cette technique qui consiste à tenter de sélectionner le meilleur titre boursier individuel pour un portefeuille ?

Pas nécessairement, si l'on en croit Sylvain Lapointe, conseiller en placements chez Valeurs mobilières Peak. «La sélection de titres individuels reste pertinente en ce moment, particulièrement aux États-Unis où l'évaluation globale du marché boursier demeure élevée», explique-t-il. Les investisseurs peuvent donc avoir intérêt à rechercher des titres d'entreprises sous-évaluées, dont la performance en Bourse se fait attendre comparativement à leur secteur d'activité.

Des propos qui trouvent écho auprès de François Rochon, président de Giverny Capital. «Warren Buffett croit aussi fermement qu'un investisseur qui possède le bon tempérament et une vision à long terme est en mesure de s'enrichir en profitant des occasions générées par le comportement irrationnel de la majorité des participants», rappelle-t-il. Le gestionnaire d'expérience mentionne pouvoir mieux performer que les indices et préfère donc la sélection judicieuse de titres individuels.

Ian Gascon, président de Placements Idema, considère de son côté que l'investisseur autonome peut difficilement battre le marché boursier sur une longue période de temps. La récente remontée historique des Bourses complique d'ailleurs la tâche de choisir à bon prix les meilleurs titres sur le marché. «Il y a des milliers d'analystes financiers chevronnés qui font ce travail : difficile de concevoir qu'un épargnant qui se contente de suivre l'actualité économique puisse espérer battre année après année le rendement du marché», souligne-t-il.

L'appui inattendu de Warren Buffett est une publicité rêvée. Mais bien avant de bénéficier du soutient de l'oracle d'Omaha, l'industrie des FNB a su faire sa chance.

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