Succomber, ou pas, à l'offensive FNB?


Édition du 23 Août 2014

Succomber, ou pas, à l'offensive FNB?


Édition du 23 Août 2014

Des tendances musclées propulsent l'industrie

Les émetteurs sont nettement sur le mode de la séduction. La chute constante des RFG depuis quatre ans démontre la volonté de l'industrie d'être au coeur de la stratégie d'investissement des épargnants. Par exemple, en mars 2014, BlackRock a annoncé une baisse de 80 % des frais de gestion du FNB iShares S&P/TSX Capped Composite Index (XIC), qui se situent désormais à un maigre 0,05 %. De façon générale, les frais moyens pondérés selon l'actif des FNB canadiens sont désormais de 0,349 % annuellement, un coût réellement moindre que les RFG qui prévalent dans l'industrie des fonds communs, estimés à 2,12 % au 30 juin 2013 selon Investor Economics.

«Les FNB qui permettent de bâtir le coeur d'un portefeuille mondial à frais raisonnables ont subi une baisse radicale de leurs frais de gestion depuis le début de l'année, en particulier au sein des gammes de la Banque de Montréal et de BlackRock», remarque Ian Gascon, selon qui «un plancher est sur le point d'être atteint en matière de tarification». Vanguard pourrait éventuellement ajuster sa tarification en conséquence et d'autres baisses sélectives pourraient aussi être annoncées. Par exemple, l'iShares Canadian Universe Bond Index (XBB, RFG 0,33 %) de BlackRock demeure plus cher que ses équivalents Vanguard Canadian Aggregate Bond (VAB, RFG 0,23 %) et BMO Obligations totales (ZAG, RFG 0,23 %).

L'industrie du courtage à commissions réduites semble elle aussi vouloir ajouter son grain de sel pour mousser la popularité des FNB. Des transactions peuvent ainsi être effectuées gratuitement sur certains d'entre eux. QTrade (60 FNB au Canada, sous réserve d'un achat minimal de 1 000 $), Questrade (achats de FNB sans frais), Scotia iTrade (50 FNB au Canada) et Virtual Brokers (100 FNB au Canada et aux États-Unis), notamment, proposent la suppression de la commission habituelle sous réserve de détenir le produit pour une période minimale... d'une journée ! Cette gratuité se veut un cadeau pour l'investisseur qui souhaite se livrer à des transactions d'achat fréquentes sur ses FNB de prédilection, en investissant ainsi régulièrement de petites sommes d'argent à long terme, sans les frais de courtage habituels qui viennent rogner les rendements espérés.

Dans un autre ordre d'idées, un groupe d'acteurs du secteur financier mené par l'Association canadienne des fonds négociés en Bourse (ACFNB) planche même depuis quelque temps sur un projet qui permettrait aux représentants de courtiers en épargne collective d'offrir des FNB à leur clientèle. Pour le moment, l'industrie n'hésite pas à élargir l'offre de produits pour plaire aux investisseurs potentiels. Le nombre de FNB sur le marché est d'ailleurs passé de 284 à 301 du 31 décembre 2013 au 31 mai 2014.

Les épargnants ont ainsi depuis le 10 février 2014 accès au premier FNB d'actions internationales non couvert par la devise qui investit directement dans les titres sous-jacents à son indice, sans passer par un FNB négocié aux États-Unis et dont les frais de gestion sont de moins de 0,35 % (BMO MSCI EAFE, ZEA, RFG 0,23 %). La mode des distributions élevées se transporte aussi du côté des FNB, comme le FNB Quantitatif leaders de dividendes EAEO RBC (RID, RFG 0,49 %), par exemple, qui propose depuis son introduction en janvier 2014 un rendement de dividendes de plus de 5 %.

Avec autant de nouveautés qui inondent le marché, l'investisseur avisé doit cependant garder l'oeil ouvert face à un coût implicite qui diminue l'efficacité d'une stratégie d'investissement FNB : l'écart de suivi.

Ce dernier fait référence à la différence de rendement qui prévaut entre le FNB et son indice. Ian Gascon donne l'exemple de l'iShares MSCI EAFE Index ETF (XIN), qui a moins bien performé que son indice de référence par une marge annuelle de 2,81 % depuis les dix dernières années, alors que ses frais de gestion sont de 0,50 %. Durant cette période, le rendement cumulatif de l'indice est de 72,97 %, tandis que le FNB n'a généré que 32,04 %. Il s'agit donc d'un manque à gagner important pour l'investisseur. «De façon générale, on peut s'attendre à ce qu'un FNB ait un écart de suivi comparable à son ratio des frais de gestion, mais ce n'est pas toujours le cas», dit Ian Gascon. Pour les FNB lancés il y a plus d'un an, l'investisseur peut retrouver la mesure de l'écart de suivi sur le site Web des différents fournisseurs.

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«La sélection de titres individuels reste pertinente en ce moment, particulièrement aux États-Unis où l'évaluation globale du marché boursier demeure élevée.» - Sylvain Lapointe, Valeurs mobilières Peak

«Il y a des milliers d'analystes financiers chevronnés qui font ce travail : difficile de concevoir qu'un épargnant qui se contente de suivre l'actualité économique puisse espérer battre année après année le rendement du marché.» - Ian Gascon, Placements IdemA

8,67 % - Hausse des actifs sous gestion dans les FNB au Canada depuis le 31 décembre 2013
Source : Investor Economics (au 31 mai 2014)

71,90 G$ - Actifs sous gestion dans les FNB au Canada au 31 juillet 2014.
Source : Investor Economics

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