Russie: sanctionné, l'ex-patron de Sibur porte plainte contre l'UE

Publié le 03/06/2022 à 09:50, mis à jour le 03/06/2022 à 09:54

Russie: sanctionné, l'ex-patron de Sibur porte plainte contre l'UE

Publié le 03/06/2022 à 09:50, mis à jour le 03/06/2022 à 09:54

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 03 juin 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.    

9h35 | Moscou — L’homme d'affaires russe Dmitri Konov, qui a dirigé pendant plus d'une décennie le groupe Sibur, fleuron russe de la pétrochimie, a porté plainte auprès de la Cour de justice européenne (CJUE) pour contester les sanctions le frappant.

Cette plainte contre le Conseil de l'UE a été enregistrée mercredi et est apparue vendredi sur le site de la CJUE. M. Konov rejoint ainsi le nombre croissant de Russes contestant légalement leur inclusion dans la liste des sanctions européennes, comme Piotr Aven et Mikhaïl Fridman d'Alfa Bank ou Roman Abramovitch.

«Je ne pense pas que ce soit une décision juste sur la base de ce qui est fourni comme preuve et sur la base du raisonnement énoncé dans la décision du Conseil de l'UE», a déclaré M. Konov à l'AFP. «Les preuves ne sont pas assez fortes pour me désigner».

Devenu PDG de Sibur en 2006, il s'est retiré de toutes ses fonctions au sein du groupe après son ajout aux listes de sanctions européennes et britanniques au mois de mars, dans le cadre des mesures visant la Russie pour son intervention militaire en Ukraine. Il reste un des actionnaires minoritaires du groupe.

«Nous sommes une entreprise privée et les arguments (…) selon lesquels l'entreprise fournit une source de revenus substantielle au gouvernement responsable de la déstabilisation de l'Ukraine ne sont pas valables», a-t-il encore ajouté, assurant que la majorité de ses impôts étaient payés au niveau régional et non fédéral.

«Mes actifs en Europe ne sont pas énormes, je ne suis pas une personne extrêmement riche. Je ne possède pas grand-chose en Europe, à part une maison achetée à crédit et un petit compte bancaire», a encore déclaré M. Konov.

La dernière fois qu'il est apparu dans la liste du classement des plus riches Russes dans la version russe de Forbes, en 2020, M. Konov arrivait en 195e place avec une fortune estimée à 450 millions de dollars américains. 

«C'est une question de principe, ce n'est pas juste. J'ai beaucoup d'amis en Europe. J'ai fait mes études en Europe, j'ai travaillé en Europe pendant un certain temps, donc pour moi, c'est émotionnellement difficile», a-t-il conclu.

Estimant que les sanctions étaient un «instrument douteux en soi», M. Konov a indiqué qu'il contesterait «en temps voulu» les sanctions britanniques.

 

Guerre en Ukraine: l'UE bannit la majeure partie du pétrole russe dans les 6 mois

9h31 | Bruxelles — L’Union européenne a banni la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou afin de tarir le financement de la guerre contre l'Ukraine, après des négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie.

Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités, dont l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva, selon les sanctions publiées vendredi au journal officiel de l'UE. Visée en raison de son rôle dans «la propagande» du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.

Le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, que Bruxelles voulait sanctionner pour son soutien à la guerre a en revanche été épargné, en raison du refus du premier ministre hongrois Viktor Orban au nom de la défense de la «liberté religieuse».

L'exclusion de la principale banque russe du système Swift, rouage essentiel des échanges bancaires internationaux, est également actée.

Cette nouvelle salve de sanctions est la plus forte contre Moscou après plus de trois mois d'offensive en Ukraine.

L'arrêt des importations par bateaux de pétrole brut aura lieu dans les six mois et celui des produits pétroliers dans les huit mois. L'approvisionnement par oléoduc peut en revanche continuer «temporairement», mais sans fixation de date limite. Il alimente notamment trois pays sans accès à la mer, Hongrie, Slovaquie et République tchèque. 

Une concession obtenue sous la pression de Viktor Orban, dont le pays dépend à 65% de sa consommation du pétrole bon marché acheminé par l'oléoduc Droujba.

L'embargo progressif concernera 2/3 des achats européens. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de leur propre chef d'arrêter leurs livraisons via Droujba d'ici la fin de l'année, les importations russes seront touchées à plus de 90%, font valoir les Européens.

 

Ukraine: intenses négociations pour rouvrir les ports de la mer Noire

8h35 | Genève — Les Nations unies mènent d'intenses et discrètes négociations pour libérer des dizaines de millions de tonnes de céréales ukrainiennes et empêcher une crise alimentaire mondiale, a confirmé le coordinateur de l'ONU en Ukraine, faisant part d'un optimisme très prudent.

La Russie, qui a envahi son voisin le 24 février, bloque les ports ukrainiens de la mer Noire et empêche donc l'exportation de ces céréales, qui ont nourri 400 millions de personnes l'année dernière. Une situation d'autant plus urgente que la prochaine récolte va bientôt arriver.

Ces négociations sont menées notamment par le Britannique Martin Griffith, secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, et la Costaricienne Rebeca Grynspan, à la tête de la Cnuced, organe des Nations unies chargé du commerce et du développement, a révélé Amin Awad, aux journalistes à Genève, lors d'un point de presse régulier en ligne. 

L'ONU est jusqu'à présent restée extrêmement discrète sur ces efforts.  

«Il y a beaucoup de navettes entre Moscou et d'autres pays qui sont inquiets, mais je ne pense pas qu'il y ait une solution qui émerge très clairement pour le moment», a-t-il dit.

Le président sénégalais Macky Sall s'est lui aussi rendu vendredi en Russie pour insister auprès de Vladimir Poutine de «prendre conscience» que les pays africains sont «des victimes» du conflit.

Le président russe va donner «une explication complète de sa vision concernant les céréales» bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.

Le conflit qui implique la Russie et l'Ukraine, deux superpuissances agricoles qui assuraient 30% des exportations mondiales de blé, a immédiatement conduit à une flambée des cours, qui dépassent déjà ceux qui ont déclenché les printemps arabes de 2011 et les émeutes de la faim de 2008.

L'ONU craint «un ouragan de famines», essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie.

L'Ukraine était le quatrième exportateur mondial de maïs, en passe de devenir le troisième exportateur de blé, et assurait seule 50% du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol avant le conflit.

La Russie est un exportateur crucial d'engrais, mais Moscou les bloquent en réponse aux sanctions internationales. 

«La Russie a des alliances dans le Sud», a souligné Amin Awad, rappelant que certains de pays pouvant le plus pâtir de la situation sont des alliés de Moscou.

Il se dit donc «optimiste» quant au fait que les appels de ces pays en développement pourraient pousser Moscou à lâcher du leste. Il pourrait y avoir «une percée à moment donné».

«Mais ces négociations sont très complexes, elles se déroulent sur plusieurs fronts», a-t-il assuré.

Moscou affirme que le blocage n'est pas de sa faute, ni le résultat de la présence de sa flotte de guerre au large de l'Ukraine, mais celui du minage des ports ukrainiens par Kyiv.

Selon l'ONU, 1,4 milliard de personnes dans le monde pourraient être affectées par la pénurie de blé et d'autres céréales. 

«Les ports de la mer Noire sont donc, pour ainsi dire, la solution miracle pour éviter les famines mondiales, la faim dans le monde», a affirmé aux journalistes Matthew Hollingworth, le coordinateur d'urgence pour le Programme alimentaire mondial (PAM) en Ukraine.

Mais, a-t-il dit, sans cette solution miracle, les Nations unies vont devoir trouver d'autres solutions pour maintenir les exportations ukrainiennes.

«La solution à cette impasse exige un soutien urgent et requiert une volonté politique. Le déblocage des routes commerciales de la mer Noire doit rester la priorité. L'impossibilité d'ouvrir ces ports entraînera la famine, la déstabilisation et des migrations massives dans le monde entier», a renchéri M. Awad.

Il a expliqué que le développement de solutions alternatives par voie ferrée ou la route peuvent être utiles, mais ne pourra jamais atteindre les volumes du transport maritime. 

 

Poutine veut «expliquer» à Macky Sall la situation autour des céréales ukrainiennes

6h50 |Moscou — Le président russe Vladimir Poutine donnera vendredi à son homologue sénégalais Macky Sall, lors d'une rencontre à Sotchi (Russie), «une explication complète de sa vision concernant les céréales» bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.

«Le président donnera une explication complète de sa vision de la situation concernant les céréales ukrainiennes», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il «expliquera à nos invités, nos amis africains la situation de facto, l'état réel des choses. Il expliquera une fois de plus ce qui se passe là-bas, qui a miné les ports, ce qui est nécessaire pour que le grain parte, que personne ne bloque ces ports», a-t-il ajouté.

Macky Sall, également président en exercice de l'Union africaine (UA), est en Russie sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale du fait de l'offensive russe en Ukraine, qui a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008.

L'ONU craint «un ouragan de famines», essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie. 

Or les voyants sont au rouge, plus aucun navire ne sortant d'Ukraine, qui était le quatrième exportateur mondial de maïs, en passe de devenir le troisième exportateur de blé, et assurait seule 50% du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol avant le conflit.

Moscou affirme que le blocage n'est pas de sa faute, ni le résultat de la présence de sa flotte de guerre au large de l'Ukraine, mais celui du minage des ports ukrainiens par Kyiv.

En outre, les exportations russes de céréales sont largement bloquées à cause des sanctions logistiques et financières imposées par l'Occident pour punir la Russie pour le conflit en Ukraine.

Le Kremlin a réclamé leur levée et le déminage des ports ukrainiens pour éviter une crise alimentaire mondiale. Un «chantage», selon Kyiv.

Les services de Macky Sall avaient indiqué jeudi que son déplacement «s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union (africaine) pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains».

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