Des titres pour braver la tempête

Offert par Les affaires plus


Édition de Octobre 2022

Des titres pour braver la tempête

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Édition de Octobre 2022


Jean-Philippe Legault, analyste financier, Cote 100

 

Amerco (UHAL, 528,08$US)

Vous n’avez jamais entendu parler d’Amerco? Vous avez pourtant croisé la flotte de camions et passé devant les mini-entrepôts de sa principale filiale, U-Haul.

Jean-Philippe Legault voit une «synergie» intéressante dans la combinaison des services de transport et d’entreposage de U-Haul pour assurer des jours heureux à l’entreprise américaine.

Il voit particulièrement d’un bon œil les activités d’entreposage, avec les mini-entrepôts, mais aussi le service U-Box, qui permet de louer un conteneur pour y laisser ses meubles ou ses effets personnels avant ou après un déménagement. «Ce sont des activités qui sont intéressantes, qui sont en croissance et qui peuvent aider à la rentabilité future», dit-il.

Ici, pas de modèle d’affaires bien compliqué. Et c’est tant mieux, note l’analyste financier. «C’est plus facile d’évaluer le potentiel de croissance et les risques d’une entreprise quand on analyse un modèle d’affaires qui est simple. Dans le cas de U-Haul et d’Amerco, c’est intéressant.»

Jean-Philippe Legault est alléché par le prix du titre d’Amerco, qui se vend selon lui au rabais, et il apprécie le fait que les dirigeants de l’entreprise possèdent eux-mêmes près de 40% des actions. «Plus le dirigeant d’une entreprise est actionnaire, plus il va vouloir s’assurer que l’entreprise perdure à long terme, tout en étant le premier à faire de l’argent si l’action monte.»

 

Données non disponibles pour la tarte — entreprise n’est suivie par aucun analyste

 

Fiserv (FISV, 105,79$US)

L’inflation galopante fait grimper le montant des factures à l’épicerie ou dans les magasins… ce qui est une excellente nouvelle pour ce fournisseur de solutions de paiements américain actif dans plus de 100 pays à travers le monde.

Puisque l’entreprise génère notamment des revenus grâce à un pourcentage de frais imposé sur chaque transaction, plus les montants dépensés sont importants, plus sa propre caisse résonne. «C’est une bonne protection contre l’inflation», estime Jean-Philippe Legault.

L’analyste financier juge que l’action se vend actuellement au rabais, même si l’entreprise se distingue de ses concurrents en offrant des services qui vont au-delà du terminal de paiement. Son système Clover permet par exemple de faire payer les clients, mais aussi de gérer l’horaire ou la paie des employés et l’inventaire de son entreprise. «Tous les compétiteurs ont des solutions d’acceptation de paiement, mais ils n’ont pas nécessairement tous les services qui viennent avec», dit-il.

La crainte d’une décroissance des fournisseurs de services jugés plus traditionnels comme Fiserv face à la concurrence de joueurs comme Square ou PayPal s’est reflétée dans l’évaluation du titre, mais les prochaines années sont prometteuses, juge l’analyste financier, notamment grâce à un élargissement de la présence de Fiserv en Amérique du Sud.

«Quand tout le monde n’a que des yeux pour les innovateurs, on pense qu’il y a encore beaucoup de valeur dans les titres plus traditionnels de services de paiement», avance-t-il.

 

Les recommandations des 37 analystes qui suivent Fiserv:

Achat fortement recommandé : 10

Achat/surperformance : 17

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 126,06$US

 

Enghouse Systems (ENGH, 29,90$)

Techniquement, Enghouse est une entreprise de logiciels desservant plusieurs secteurs, notamment les télécommunications et le transport. Mais dans les faits, son champ d’activité a peu d’importance du point de vue d’un investisseur, fait valoir Jean-Philippe Legault. «C’est une société de logiciels, mais c’est beaucoup plus une société d’allocation de capital. Ce qu’on aime du modèle d’affaires, c’est qu’il est basé sur des acquisitions.»

La clé du succès de l’entreprise? Acheter une entreprise à bon prix, la rentabiliser et utiliser les profits dégagés pour acquérir d’autres entreprises. «Ça crée un effet boule de neige.»

Le titre d’Enghouse a moins bien performé lorsque les marchés boursiers sont montés en flèche et que les évaluations des entreprises ont été gonflées d’autant, mais l’entreprise peut maintenant repartir à la chasse, grâce à ses quelque 230 millions de dollars d’encaisse.

«C’est à l’inverse des marchés boursiers. Quand les marchés vont moins bien, que les évaluations des sociétés baissent et que tout va mal, c’est à ce moment que les dirigeants d’Enghouse sont plus actifs», résume Jean-Philippe Legault.

Avec la hausse des taux d’intérêt qui est appelée à se poursuivre, il est par ailleurs possible que des compagnies étranglées par leurs dettes deviennent des cibles potentielles pour combler l’appétit de cette entreprise ontarienne.

 

Les recommandations des 4 analystes qui suivent Enghouse:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 2

Conserver/performance égale au secteur : 2

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 37,38$

 

Quincaillerie Richelieu (RCH, 36,65$)

Quand l’économie ralentit et que la facture d’épicerie est de plus en plus salée, le réflexe de bien des consommateurs est de reporter la rénovation de leur cuisine ou de leur salle de bain. Il ne faudrait pas pour autant sous-estimer le potentiel de cet importateur, distributeur et fabricant de quincaillerie, estime l’analyste financier de Cote 100.

«C’est vrai que le marché de la construction est cyclique. Quand on assiste à un ralentissement économique, c’est un secteur qui baisse. Mais Richelieu est plus active dans le secteur de la rénovation, qui est probablement moins cyclique que celui de la construction neuve.»

Selon Jean-Philippe Legault, Richelieu est dans une position enviable par rapport à bien d’autres entreprises: elle a des options intéressantes, peu importe ce qui adviendra du contexte économique, notamment grâce au fait qu'elle a grandement profité de l’explosion de la demande pour ses produits pendant la pandémie. Résultat: elle bénéficie d’une marge de manoeuvre appréciable.

«Si le marché de la construction ralentit beaucoup, la compagnie pourrait par exemple procéder à des acquisitions de distributeurs grâce à son excellent bilan, explique Jean-Philippe Legault. C’est le genre d’entreprise qu’on aime. Quand ça va mal dans leur secteur d’activité, ils sont en mesure d’agir, et quand ça va bien, ils sont en mesure d’en profiter.»

 

Les recommandations des 3 analystes qui suivent Quincaillerie Richelieu:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 3

Conserver/performance égale au secteur : 0

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 37,38$

 

 

Stéphan Morin, conseiller en placement, Valeurs mobilières Banque Laurentienne

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