Des titres pour braver la tempête

Offert par Les affaires plus


Édition de Octobre 2022

Des titres pour braver la tempête

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Édition de Octobre 2022

(Photo: 123RF)

EN MANCHETTE. Vers quels titres doit-on se tourner après l’éboulement des marchés boursiers, et surtout au moment où l’inflation et le ralentissement économique attendu font craindre le pire pour la suite ? Voici les suggestions de six gestionnaires de portefeuille pour faire face aux intempéries.

 

Stéphane Rochon, vice-président et directeur général de l’équipe-conseil Portefeuilles, BMO Banque privée

AltaGas (ALA, 29,32$)

L’entreprise de transport et de distribution de gaz naturel basée à Calgary a réalisé il y a quelques années des acquisitions qui lui ont coûté cher et ont alourdi le fardeau de sa dette. Conséquence: l’action de la société en a pris pour son rhume et est «en mode rattrapage» depuis, constate Stéphane Rochon. C’est justement ce qui en fait à ses yeux une prise intéressante.

«Il y a encore de la dette sur le bilan, mais l’entreprise est beaucoup mieux gérée maintenant, donc elle sera en mesure de commencer à réduire le fardeau de son endettement, ce qui devrait aider l’évaluation de son action», dit-il.

Selon lui, le moment est bien choisi pour acheter cette action «très bon marché», dont le coût est près de 20% inférieur à celui des titres de ses concurrents. «La performance récente a été très bonne. Les dirigeants ont livré la marchandise par rapport aux attentes, ajoute-t-il. C’est le choix numéro un de notre analyste qui couvre le secteur dans lequel l’entreprise évolue.»

Au moment où la volatilité est grande sur les marchés boursiers, M. Rochon aime également avoir un pied dans le secteur énergétique, jugé plus «défensif». Et AltaGas représente à son avis une manière d’y être présent et d’espérer un rendement intéressant, sans payer le gros prix.

Les recommandations des 15 analystes qui suivent AltaGas:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 34,42$

 

Bombardier produits récréatifs (BRP) (DOO, 89,49$)

Lorsque l’économie ralentit ou tombe en récession, les consommateurs ont tendance à reporter l’achat d’un véhicule récréatif haut de gamme, comme ceux que vend BRP. Il ne faut cependant pas oublier une chose importante, signale Stéphane Rochon: le carnet de commandes de l’entreprise québécoise déborde.

«Quand on regarde certains de leurs produits, ils sont complètement vendus jusqu’en 2023, ce qui est une bonne nouvelle pour leurs revenus lors des prochains trimestres», dit-il.

BRP a été affectée par les perturbations des chaînes d’approvisionnement, comme pratiquement toutes les entreprises manufacturières, mais le ciel commence à se dégager, estime l’expert de BMO. «Ce n’est pas parfait, ça va prendre du temps à guérir, mais il y a des signes prometteurs pour la reprise de la cadence de production.»

Par-dessus tout, Stéphane Rochon voit en BRP une entreprise «bien gérée» et «innovatrice», qui possède d’importantes parts de marché. À son avis, ses produits se comparent avantageusement à ceux des compétiteurs, comme Polaris ou Yamaha, et l’entreprise évolue dans un domaine où les barrières à l’entrée sont importantes (investissements majeurs, vaste réseau de concessionnaires, etc.). «Ils sont très bien positionnés», note-t-il.

«La société s’est fixé comme objectif d’enregistrer une croissance de ses revenus et de son bénéfice par action d’au moins 40% d’ici 2025. C’est agressif, mais nous croyons que l’entreprise peut l’atteindre.»

 

Les recommandations des 17 analystes qui suivent BRP:

Achat fortement recommandé : 4

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 131,88$

 

Honeywell (HON, 184,99$)

Au cours des dernières années, les investisseurs se sont rués sur des entreprises technologiques dont l’action a momentanément touché la stratosphère, mais dans le contexte actuel, il peut être judicieux d’opter pour des titres moins flamboyants, mais plus résistants aux turbulences. Et Honeywell fait partie de cette seconde catégorie, juge Stéphane Rochon.

«Certaines entreprises ont connu de meilleures performances qu’Honeywell lors du rebond post-COVID, mais on commence à observer que l’entreprise a un bel élan, quand on regarde les résultats des derniers trimestres.»

Selon lui, l’attrait du géant américain vient de son exposition à des secteurs qui enregistrent habituellement de bonnes performances plus tard dans un cycle économique, ce qui correspond vraisemblablement à la période que nous traversons actuellement. Honeywell touche par exemple à l’aérospatiale et à l’automatisation des usines, en plus de fournir des systèmes de contrôle de température dans les bâtiments.

Stéphane Rochon constate que l’évaluation de Honeywell est intéressante et que son dividende augmente de manière constante année après année. Il y voit donc un titre vedette (blue chip) — soit une société à forte capitalisation boursière qui est généralement dominante dans son secteur d’activité — qui peut à la fois servir de véhicule pour les prochains mois potentiellement plus cahoteux, mais aussi pour profiter de la reprise économique éventuelle.

Il est à noter qu’Honeywell a également une division militaire. À retenir pour ceux et celles qui voudraient éviter d’exposer leur portefeuille à ce secteur.

 

Les recommandations des 30 analystes qui suivent Honeywell:

Achat fortement recommandé : 6

Achat/surperformance : 11

Conserver/performance égale au secteur : 12

Vendre/sous-performance : 1

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 205,04$US

 

Minto (MI-UN, 14,99$)

L’action de cette entreprise de construction et de gestion immobilière basée à Ottawa n’a jamais réussi à retrouver son niveau d’avant la pandémie, mais ce n’est sans doute qu’une question de temps, soutient Stéphane Rochon. «C’est une action qui a vraiment très mal performé, tranche-t-il. Donc l’idée ici, c’est d’acheter dans le creux.»

Comme toutes les entreprises du secteur immobilier, Minto a fait les frais de la hausse des taux d’intérêt. Ses coûts ont augmenté pendant que les loyers de ses appartements répartis notamment à Ottawa, Toronto, Calgary et Montréal étaient figés, ce qui a affecté ses résultats financiers.

«On ne pense pas que la tendance haussière va se poursuivre pour ce qui est des taux d’intérêt. On croit qu’on est assez proche d’un sommet, donc ça devrait permettre au secteur de se stabiliser», affirme l’expert de BMO.

«Le prix des maisons a commencé à baisser, mais ça demeure très cher en termes absolus, donc il va y avoir une demande persistante pour des appartements», prédit-il. À son avis, Minto pourra tirer profit de ses appartements de qualité, de sa capacité d’augmenter ses loyers et de bonifier sa présence dans l’est du Canada, où les immigrants sont particulièrement nombreux à se chercher un logement.

«L’action est très bon marché. C’est une société très rentable, bien gérée, avec un dividende de 3%. Donc on se fait payer pour attendre la récupération, qui est inévitable à notre avis.»

 

Les recommandations des 12 analystes qui suivent Minto:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 9

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 21,70$


David Caron, Gestionnaire de portefeuille principal, Industrielle Alliance, assurance et services financiers

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