Cascades ou la circularité assumée


Édition du 12 Avril 2023

Cascades ou la circularité assumée


Édition du 12 Avril 2023

Par Philippe Jean Poirier

La papetière a la volonté de commercialiser des produits toujours plus verts. (Photo: 123RF)

SPÉCIAL CLIMAT: ADAPTEZ VOTRE ENTREPRISE. Lorsque la papetière Cascades développe de nouveaux types d’emballages composés de matières 100 % recyclées, elle répond à deux besoins : ceux des consommateurs qui veulent acheter des produits durables, mais aussi ceux des grandes chaînes du commerce de détail qui cherchent à réduire l’empreinte carbone des produits sur leurs tablettes. Portrait d’une entreprise restée fidèle à sa prémisse d’origine: la circularité.

Joint au téléphone pour parler des plus récentes initiatives de Cascades en matière de développement durable, Hugo D’Amours, vice-président aux communications, aux affaires publiques et au développement durable, demande à prendre un pas de recul pour rappeler les origines de l’entreprise de Kingsey Falls, fondée en 1964 par les frères Lemaire. «C’est en voyant tout le papier jeté aux ordures que le père et les frères Lemaire ont eu l’idée de le remettre en pâte pour le vendre aux papetières. Or, pendant longtemps, ils ont dû cacher qu’ils utilisaient des fibres recyclées.»

L’anecdote est révélatrice. D’une part, elle montre tout le chemin parcouru depuis par la société en matière d’économie circulaire et de développement durable. Ensuite, elle permet de mieux comprendre la sensibilité et surtout la profondeur de l’engagement des dirigeants de Cascades envers la question environnementale.

«Depuis 1990, nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre de portée 1 de 50%», dit fièrement Hugo D’Amours. Selon une évaluation menée en 2022 par la firme FisherSolve Next, poursuit-il, les moulins de Cascades émettraient 45% moins de gaz à effet de serre, consommeraient 2,4 fois moins d’énergie et utiliseraient 4,4 fois moins d’eau que la moyenne de l’industrie des pâtes et papiers en Amérique du Nord. Une performance qui se reflète par une 20e position au Global 100 des entreprises les plus durables par l’organisme Corporate Knights en 2023.

 

Des barquettes plus vertes 

Or, plutôt que de s’étendre sur les efforts internes de Cascades pour réduire son empreinte carbone, le VP au développement durable attire notre attention sur la volonté de la papetière de commercialiser des produits toujours plus verts. Dans son plan de développement durable 2021, l’entreprise de Kingsey Falls — qui compte aujourd’hui 10 000 employés — s’est pour la première fois donné une cible en «écoconception», à savoir que 100% de sa production d’emballage sera «recyclable, compostable ou réutilisable» d’ici 2030.

« Nous faisons maintenant des analyses du cycle de vie de nos produits. Un emballage fait de matières 100 % recyclées demande beaucoup moins de ressources à produire », fait valoir Hugo D’Amours. Il cite à l’appui une étude du Groupe AGECO qui montre que remplacer une barquette traditionnelle « à base de bois vierge » par une barquette « de carton recyclé à 100 % » se traduit par une réduction de 46 % des émissions de CO2, une réduction de 29 % des ressources non renouvelables utilisées et une réduction de 62 % des répercussions sur l’écosystème. «Puisqu’on ne coupe pas de nouveaux arbres», explique le VP, mentionnant que la fibre de bois peut être recyclée jusqu’à sept fois.

Cet argumentaire constitue le pitch de vente de Cascades pour sa nouvelle gamme d’emballages «écoconçus». Dans la dernière année, Cascades a développé un petit panier fermé pour fruits et légumes en carton «recyclé et recyclable» ayant remporté le prix Coup de cœur du public aux Grands Prix DUX 2023, dans la catégorie Initiatives en écoemballage. En mars dernier, la papetière a lancé une barquette en carton recyclé «thermoformé» visant à remplacer les barquettes de styromousse blanche contenant les viandes à l’épicerie.

Dans le dernier cas, développer un emballage cartonné résistant au froid et à l’humidité n’allait pas de soi, prévient Carl Blanchet, vice-président à l’innovation à Cascades. «Faire des essais en laboratoire, c’est une chose. Mais il fallait ensuite réfléchir à la mise à l’échelle du produit pour un marché de masse. Nous n’avions aucune machine pour fabriquer ce carton, alors nous avons dû développer une technologie de thermoformage.»

Pour appuyer sa démarche, Cascades compte sur une équipe de quelque 45 techniciens, ingénieurs, chimistes et microbiologistes, tous voués à faire de la recherche appliquée dans le centre de recherche et développement de Cascades à Kingsey Falls.

La demande pour ce type de produit est là, insiste Hugo D’amour. «D’une part, il y a une plus grande conscientisation de nos clients [y compris de grandes chaînes du commerce de détail], qui cherchent à réduire leur empreinte carbone. Or, ces derniers sont également interpellés par des consommateurs qui demandent des solutions durables. Avec nos emballages 100% recyclés et recyclables, nous fermons la boucle de la circularité et offrons une alternative durable à nos clients.»

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