Schulte Industries, une PME spécialisée dans la fabrication de coupeuses rotatives, de souffleuses et d'extracteur de roches, n'en pouvait plus de subir l'envolée du huard par rapport au dollar américain. [Photo : Shulte Industries]

L’heure des décisions : Équipement (2/2) -

Le défi

Schulte Industries, une PME spécialisée dans la fabrication de coupeuses rotatives, de souffleuses et d'extracteur de roches, n'en pouvait plus de subir l'envolée du huard par rapport au dollar américain.

Pour demeurer compétitive et mieux répondre aux besoins de ses clients aux États-Unis et ailleurs dans le monde, la PME d'Englefeld, en Saskatchewan, a modernisé sa chaîne de production.

L'entreprise privée a récemment investi 350 000 $ pour acheter un tailleur de métal au plasma et un nouveau système de filtration pour sa seule usine, à Englefeld, au nord-est de Saskatoon.

Comme l'entreprise vend 50 % de sa production aux États-Unis (ce qui représente des ventes de 12,5 millions de dollars), elle est touchée par l'appréciation du dollar canadien. Depuis un an, le huard a pris 5 %. Et sur cinq ans, on parle d'un bond de 14 %.

Plus le taux de change est élevé, moins les produits de Schulte Industries sont concurrentiels sur le marché américain. Au sud de la frontière, le principal concurrent de la PME canadienne est Bush Hog, une entreprise à capital fermé établie en Alabama. Celle-ci compte une cinquantaine de vendeurs aux États-Unis, et ses produits sont vendus dans 1800 magasins en Amérique du Nord. À titre de comparaison, Schulte Industries n'emploie qu'un vendeur et un technicien aux États-Unis.

Bush Hog a toutefois été achetée récemment par la texane Alamo Group, dont les revenus en 2010 s'élèvent à 524,5 millions de dollars américains (M$ US).

Pour rester dans la course, Schulte Industries a donc remplacé son ancien tailleur de feuille de métal par un nouvel appareil au plasma, plus précis, plus rapide et plus efficace.

"Notre ancienne machine nous a bien servi durant toutes ces années, mais il fallait absolument passer à autre chose", explique le président de Schulte, Kevin Dow.

La décision

La décision de changer le tailleur a été longuement mûrie, précise l'entrepreneur. "Nous avions planifié cet investissement dans notre plan budgétaire triennal", dit-il.

C'est l'augmentation de la demande depuis quelques mois et la force du huard qui l'ont finalement convaincu d'agir maintenant. "Notre capacité de production devenait insuffisante, c'était donc le bon moment", précise Kevin Dow.

Le tailleur et le système de filtration d'air ont été achetés aux États-Unis. La force du taux de change a donc aussi pesé dans la balance. La PME a profité du pouvoir d'achat accru que lui conférait un dollar canadien qui oscille entre 1,01 et 1,05 $ US depuis six mois.

Les retombées

L'investissement de Schulte Industries lui procure plusieurs avantages. La PME pourra doubler sa productivité sans augmenter le nombre d'employés. Son usine d'Englefeld compte 178 personnes.

Le nouveau tailleur réduira aussi les pertes durant le processus de coupe de feuilles métalliques.

Autre gain notoire : grâce à cet investissement, la PME sera capable de livrer plus rapidement ses produits à ses clients, un avantage concurrentiel important. Actuellement, le délai est d'environ trois mois. "Nous pensons pouvoir réduire ce laps de temps à un mois", affirme Kevin Dow.

Ces nouveaux délais seront bienvenus sur le marché américain, mais surtout en Australie et en Europe, où la PME réalise 25 % de ses ventes. En Europe, elle se mesure entre autres à la britannique Spearhead.

Schulte Industries a réalisé son investissement à même ses liquidités. Et elle estime pouvoir rentabiliser son investissement en moins de deux ans.