L'entrepreneuriat autochtone s'éveille

Publié le 01/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:33

L'entrepreneuriat autochtone s'éveille

Publié le 01/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:33

Par Suzanne Dansereau

À l'entrée de l'aluminerie Alouette, à Sept-Îles, Serge McKenzie croise le grand patron d'Alouette, André Martel, qui le reconnaît tout de suite. Les deux hommes se serrent la main. En égaux.

Serge McKenzie, un Innu de Schefferville, est le propriétaire de Construction Tshiuetin, qui vient de renouveler un contrat de trois ans avec Alouette pour l'entretien de fours à anodes. L'entreprise s'est classée parmi les sous-traitants les plus performants d'Alouette en matière de santé et sécurité. Ses employés sont tous des autochtones.

"Grâce au boom sur la Côte-Nord, ils ont des occasions formidables de démontrer leurs capacités", dit M. McKenzie.

Âgé de 46 ans, il fait partie d'une nouvelle génération d'autochtones qui relèvent le défi de l'entrepreneuriat.

Ces nouveaux entrepreneurs modèles sont aussi plus scolarisés : avant de se lancer en affaires, M. McKenzie a obtenu un DEC en administration à Sept-Îles et a fait des études en droit.

La gamme des secteurs dans lesquels les autochtones oeuvrent s'est élargie : on les retrouve dans le transport, la rénovation, l'équipement lourd, mais aussi la fourniture de bureau, l'écotourisme, les aliments naturels, l'environnement.

De meilleures pratiques

Un des plus grands changements par rapport au passé réside dans le fait qu'ils ont davantage d'occasions de faire des affaires à l'extérieur de leurs communautés, hors de la zone d'influence de leur conseil de bande.

Ils côtoient maintenant de grandes entreprises rompues aux meilleures pratiques et évoluent dans des cultures organisationnelles différentes. "Mon expérience chez Alouette, chez IOC et Pomerleau m'a amené à être plus proactif et plus concurrentiel", constate M. McKenzie.

Mais ce dernier fait mention d'un frein important à la croissance de son entreprise : il en est le seul actionnaire, contrairement à d'autres entreprises autochtones qui appartiennent à leurs communautés. "J'ai du mal à obtenir des garanties bancaires, parce qu'en vertu de la Loi sur les Indiens, mes biens sont insaisissables. J'ai voulu soumissionner un gros projet et je n'ai pas pu, faute de cautionnement."

Quoi qu'il en soit, l'émergence et le succès de PME autochtones crée une nouvelle classe de citoyens autochtones bénéficiant d'emplois stables et permanents, et pas seulement saisonniers. Ceux-ci peuvent ensuite planifier leur vie, acheter une maison, apprendre à épargner, etc. Chez les Innus, où la culture entrepreneuriale est moins développée que chez les Cris, c'est un changement majeur.

"Cela fait toute la différence : ils apprennent l'assiduité et la fiabilité", constate Serge McKenzie, qui espère que ce genre de vie aidera à réduire le fléau de la toxicomanie qui affecte certaines communautés innues.

"Je dis à mes employés : laissez vos problèmes personnels à la maison. Ici, vous devez être présents et donner le meilleur de vous- mêmes. Vous serez satisfaits de vous-mêmes et le patron le sera aussi."

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