Attention ça risque de faire boom

Publié le 24/09/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:31

Attention ça risque de faire boom

Publié le 24/09/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:31

Par Suzanne Dansereau

Propulsé par le Plan Nord et une dizaine de milliards de dollars d'investissements miniers, le Nord-du-Québec est appelé à se transformer. Le boom pourrait toutefois se transformer en un casse-tête. Notre journaliste Suzanne Dansereau a parcouru une partie de cette immense région durant l'été afin de mieux en cerner les acteurs, les enjeux et les occasions d'affaires. Voici le premier de ses reportages.

Cet été, pendant que des millions de Québécois prenaient leurs vacances annuelles, des décideurs à Sept-Îles, Port-Cartier, Fermont et Chibougamau faisaient des heures supplémentaires.

Depuis que le Plan Nord a été annoncé, en mai, les administrations de ces villes nordiques multiplient les consultations auprès des gens d'affaires de leurs communautés et des hauts fonctionnaires du gouvernement provincial afin de se préparer au boom minier qu'ils anticipent.

Car si on veut que les Québécois "habitent fièrement le Nord", selon l'expression du ministre responsable de la région, Serge Simard, il faut planifier : logements, infrastructures, services, commerces, et la main-d'oeuvre pour les livrer. Et agir vite pour ne pas rater le train qui passe.

"Quand il a annoncé le Plan Nord, le gouvernement ne connaissait pas les besoins des villes, affirme Michel Gignac, directeur de la Corporation de développement économique de Port-Cartier. Il pensait que nos infrastructures existantes seraient capables d'absorber des augmentations de population de l'ordre de 5 000 ou 10 000 personnes, mais ce n'est pas le cas."

Arcelor Mittal Mines prévoit ajouter dans cette ville de 7 000 habitants de 200 à 1 000 nouveaux employés au cours de la prochaine année, dans le cadre d'un investissement de 2,1 milliards de dollars visant à hausser sa production de fer.

Or, l'usine d'eau potable de Port-Cartier fonctionne déjà à pleine capacité. Si on doit accueillir des nouveaux ménages, il faudra refaire l'usine. Et c'est maintenant que la ville doit donner le mandat d'ingénierie.

Avant de franchir cette étape, Port-Cartier doit passer par la machine gouvernementale des approbations de toutes sortes, ce qui ajoute de nombreux mois à l'échéancier. Du temps qu'elle n'a pas !

Une bénédiction et un casse-tête

Imaginez une dizaine de scénarios comme celui-ci et vous comprendrez pourquoi le Plan Nord représente une bénédiction et un casse-tête pour les villes nordiques.

La solution ? "Une procédure fast-track qui mettrait nos dossiers sur le dessus de la pile dans les ministères concernés et nous ouvrirait la porte à des programmes gouvernementaux, même si on ne répond pas à toutes les normes", suggère Laurence Méthot, mairesse de Port-Cartier.

Autre enjeu, d'ordre financier : les assiettes fiscales de ces villes sont trop petites pour financer à elles seules de nouvelles infrastructures. Avant le présent boom minier, la plupart d'entre elles géraient la décroissance, pour ne pas dire la sclérose.

"Je ne peux pas doubler les taxes de mes citoyens parce que j'ai une minière qui prend de l'expansion", dit Mme Méthot.

"J'aimerais bien dire au gouvernement : donnez-moi une marge de crédit et remboursez-vous avec l'argent des redevances minières, ajoute-t-elle. Ce serait tellement plus simple !"

À lui seul, le triangle formé par Fermont, Port-Cartier et Sept-Îles a besoin d'une injection de 250 millions de dollars pour préparer ses infrastructures à accueillir le boom économique dans la région, calcule le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque.

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