RRQ: des modifications pour les travailleurs retraités

Publié le 21/03/2023 à 16:25

RRQ: des modifications pour les travailleurs retraités

Publié le 21/03/2023 à 16:25

Par Charles Poulin

Les cotisations au RRQ seront rendues facultatives à partir de 65 ans. (Photo: 123RF)

BUDGET DU QUÉBEC. Le gouvernement du Québec apporte certaines modifications au Régime des rentes du Québec (RRQ) pour tenter de conserver plus de retraités sur le marché du travail.

La première modification permettra aux gens de repousser l’âge maximal pour demander sa rente de 70 à 72 ans.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a également indiqué que les cotisations au RRQ seront rendues facultatives à partir de 65 ans, ainsi que la mise en place d’une protection de la rente pour les personnes de 65 ans et plus qui travaillent à temps partiel. Ces mesures entreront en vigueur le 1er janvier 2024.

 

Pause de cotisations

Un travailleur pourra choisir de cesser de cotiser au RRQ qu’une fois par an. Il aura droit à une révocation de ce choix, mais ne pourra ensuite plus revenir sur sa décision avant la fin de l’année.

Il pourra se prévaloir de ce choix dès le jour suivant son 65e anniversaire. Il devra alors remplir un formulaire qu’il devra remettre à son employeur. Le choix entrera ensuite en vigueur le premier jour du mois suivant la remise du formulaire à l’employeur, qui pourra cesser de retenir les cotisations au RRQ à la première paye du mois suivant la demande.

Dans le cas d’un travailleur autonome, le formulaire devra être remis à Revenu Québec.

Le ministère des Finances estime qu’un travailleur qui aurait un revenu de travail de 15 000$ imposable conserverait 606$ de plus annuellement (10 457$ au lieu de 9851$) en ne cotisant pas au RRQ, un ajout de 4%.

La Loi sera également modifiée pour que les cotisations au RRQ cessent avant le 73e anniversaire d’une personne.

 

Pénurie de main-d’œuvre

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) voit d’un bon œil cette réforme de la RRQ, réforme pour laquelle elle milite déjà depuis quelques années.

«La cotisation facultative va remettre des centaines de dollars dans les poches des travailleurs, indique le PDG de la FCCQ, Charles Milliard. Nous continuons tout de même de croire qu’il est essentiel de permettre des congés fiscaux encore plus importants aux travailleurs de plus de 65 ans. Le feu est pris dans la maison de la main-d’œuvre, et il est plus que temps d’agir. Le gouvernement aurait pu prendre une partie des 9G$ de baisse d’impôts et s’en servir pour que les travailleurs âgés s’activent encore plus sur le marché du travail.»

Le PDG du Conseil québécois du commerce de détail (CQCQ), Damien Siles, ajoute que les modifications au RRQ permettront aux personnes âgées qui souhaitent travailler plus d’y trouver leur compte.

«Nous avons 50% de nos entreprises membres qui comptent entre 1 et 50 employés qui sont à bout de souffle, raconte-t-il. Ils n’ont pas suffisamment de personnel et doivent prendre les bouchées doubles pour arriver: comptabilité, gestion des ressources humaines, service, etc. Pourtant, ils ont des employés qui voudraient travailler plus, mais sont freinés par les mesures fiscales. On pourra désormais leur proposer la possibilité de travailler plus longtemps sans qu’ils soient pénalisés.»

Cela pourrait aussi avoir des répercussions sur les heures d’ouvertures des commerces, qui sont parfois amputées faute d’avoir le personnel adéquat.

 

Accompagnement

Charles Milliard souligne la présence d’une mesure qui passe un peu inaperçue dans le budget, mais qui pourrait avoir un impact important.

Afin d’encourager le report du versement de la rente, le gouvernement annonce que Retraite Québec transmettra des communications personnalisées aux cotisants avant leur 60e anniversaire pour mieux les informer sur les avantages et pénalités liés à leur choix.

«Les gens ne comprennent pas nécessairement les implications de ce choix, soumet Charles Milliard. Les gens peuvent se retrouver avec une pénalité de plus de 30% pendant plus de 25 ans s’ils prennent leur rente à 60 ans. Plusieurs reçoivent la première communication et croient qu’ils doivent alors la prendre. Cet engagement de mieux accompagner les gens est important, parce qu’on vit plus vieux et on dépense plus longtemps.»

 

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