Mark Carney, homme d'affaires de l'année selon les médias canadiens

Publié le 30/12/2012 à 16:25, mis à jour le 30/12/2012 à 18:30

Mark Carney, homme d'affaires de l'année selon les médias canadiens

Publié le 30/12/2012 à 16:25, mis à jour le 30/12/2012 à 18:30

Par La Presse Canadienne

Mais l'éclat de M. Carney a bien failli être terni en fin d'année, avec le dévoilement d'histoires de séduction politique.

Le gouverneur a été blanchi d'allégations de conflit d'intérêt par le conseil général de la banque centrale après avoir fait un séjour au chalet néo-brunswickois du critique libéral en matière de Finances, Scott Brison. Reste qu'il a plus que déçu _ mis en colère, dans certains cas _ plusieurs personnes au sein du gouvernement Harper.

Le silence de M. Flaherty, qui avait appelé M. Carney "mon ami" en novembre lors de l'annonce de son départ pour la Banque d'Angleterre, était lourd de sous-entendu.

Alors qu'il aurait eu plusieurs occasions de défendre l'homme qu'il a lui-même choisi en 2008 pour occuper un des postes les plus prestigieux du monde économique canadien, M. Flaherty a choisi de ne rien dire. "Je n'ai aucun commentaire sur rien de cela", a-t-il répété aux journalistes, "et j'ai l'habitude de commenter sur tout".

Certaines personnes à Londres se sont aussi demandé si M. Carney était bien l'homme de la situation pour eux.

"Il devra être beaucoup plus prudent ici _ pas de tour d'automobiles avec (le premier ministre David) Cameron ou de ski avec M. Osborne", a averti le porte-parole libéral démocrate du Trésor, Matthew Oakeshott, aux médias britanniques. D'autres ont estimé que M. Carney connaîtrait une audience de confirmation parlementaire plutôt difficile le 7 février.

Plusieurs observateurs estiment que le manteau de téflon que porte M. Carney depuis sa nomination à titre de gouverneur, en février 2008, a été endommagé, sinon percé.

Même s'il n'a pas techniquement dépassé les limites, il s'agit d'un cas évident d'"apparence de conflit d'intérêt", juge Mike Moffatt, professeur assistant à l'école de gestion Richard Ivey de l'Université de Western Ontario.

M. Moffatt se souvient notamment d'un discours de M. Carney dans lequel il rejetait le diagnostic du syndrome hollandais qu'avait posé le chef néo-démocrate Tom Mulcair en blâmant le boom pétrolier de l'Alberta et la subséquente appréciation du dollar canadien pour la plupart des problèmes connus par les fabricants du centre du pays.

Ce discours avait été fait le 7 septembre, et à l'époque, M. Carney était courtisé par les libéraux.

"Nous devons maintenant regarder la politique monétaire et les discours qu'il a fait à travers la lunette politique. C'est une question qu'on ne veut jamais se poser au sujet de la Banque du Canada; ils devraient être au-dessus des considérations politiques."

De son côté, M. Carney s'est défendu en disant avoir aussi été courtisé par d'autres partis, et en assurant n'avoir jamais sérieusement donné suite à ces offres.

Selon Roger Martin, doyen de l'école de gestion Rotman de l'Université de Toronto, ces problèmes surviennent en raison de l'âge de M. Carney. À 47 ans, celui-ci est extrêmement jeune et tout le monde s'attend à ce qu'il poursuive sa carrière dans un autre rôle après son passage à la Banque du Canada et à la Banque d'Angleterre. Pour la plupart de ses prédécesseurs, la nomination de gouverneur était plutôt le couronnement de longues carrières.

Des prévisions teintées de rose

Outre son flirt avec le monde politique, M. Carney a eu une année productive, mais pas nécessairement parfaite, font valoir certains analystes.

L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, croit que M. Carney "mérite les applaudissements" qui lui sont réservés, mais doit tout de même essuyer certaines critiques pour son évaluation trop optimiste de l'économie canadienne et son signal, émis en mars, laissant croire qu'il se préparait à hausser les taux d'intérêt. Il s'est depuis rétracté, même si plusieurs estiment que ses prévisions restent trop roses.

Mais M. Carney s'est aussi prononcé tout au long de l'année sur plusieurs autres sujets économiques. "Il a prononcé certains des discours clés de l'année: en exhortant les ménages à contrôler leur dette, en encourageant les entreprises à dépenser leurs réserves d'argent ou en dénigrant le syndrome hollandais", note M. Porter.

"Il a connu une année assez active sur le front économique."

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