Là où semer, là où ne pas semer


Édition du 22 Août 2015

Là où semer, là où ne pas semer


Édition du 22 Août 2015

Par Jean Décary
Martin Roberge, stratège et analyste quantitatif chez Canaccord Genuity

Cibles des principaux indices à la fin de 2015

S&P/TSX : 15 000 points

S&P 500 : 2 250 points

Prix du baril de pétrole : 60 $ US

Or : 1 200-1 250 $ US/once.

Répartition de l'actif

Plus : les ressources, les banques américaines et les entreprises d'équipements médicaux.

Moins : les secteurs autres que celui des ressources à la Bourse de Toronto.

À surveiller : une correction possible du billet vert américain de 5 à 10 %. Sur un horizon à plus long terme, il croit aussi que le huard pourrait frôler les 0,70 $. «Pour résoudre le problème de la balance commerciale, le déficit au compte courant, il faut exporter davantage, et historiquement, cela passe par des prix plus bas et donc un dollar déprécié.»

Mise en garde : ce n'est pas parce que la Bourse canadienne a baissé qu'elle est nécessairement bon marché. Il faut privilégier les marchés mondiaux.

Martin Roberge est également moins optimiste à l'égard la Bourse canadienne qu'il ne l'était en début d'année. Il abaisse sa cible de 1 000 points (15 000). Il croit que la majorité des composantes du S&P/TSX ont profité de la déroute du secteur des ressources. Mais selon lui, leur croissance est aujourd'hui plafonnée. Il travaille plutôt avec l'hypothèse que le secteur des ressources récupérera les pertes des derniers mois. «La composante ressources, qui compte pour 20 % du marché, connaîtra une croissance de 30 %. Ce qui me donne un rendement espéré de 6 à 7 %.»

Il estime que la baisse de la valorisation des titres des ressources (énergie, mines et métaux) n'est pas justifiée. «Ce sont des creux historiques, c'est du jamais vu ! On n'a jamais payé si peu pour ces titres», s'étonne-t-il. En effet, il faut remonter à la crise de 2008-2009 pour retrouver de telles évaluations. Et à ce moment-là, le prix des ressources était encore plus bas, rappelle le stratège de Canaccord Genuity.

En ce qui concerne l'indice S&P 500, M. Roberge relève un peu sa cible (2 250). «Les bénéfices ont progressé légèrement, donc ma juste valeur marchande a aussi augmenté.» Il estime que la Bourse de New York devrait avoir un rendement espéré du même ordre que le S&P/TSX.

M. Roberge ne s'inquiète pas outre mesure des derniers développements en Chine et de la dévaluation du yuan. «S'il y a un changement, c'est légèrement positif, alors que l'assouplissement créé par la dépréciation devrait protéger ou stimuler la croissance chinoise, qui compte pour près de 30 % de la croissance économique mondiale», dit-il.

Conscient d'aller à contre-courant, le stratège rappelle le potentiel que recèle le secteur des ressources. Il cite notamment les entreprises intégrées canadiennes. «L'exportation du pétrole des sables bitumineux aux États-Unis est en forte hausse. On assiste à des volumes record.» Il aime aussi les sociétés aurifères. Il croit que le billet vert américain n'est pas à l'abri d'une correction de 5 à 10 %. «Cela va profiter au secteur des ressources, y compris les aurifères». Il évoque par ailleurs la corrélation historique existante entre le prix de l'or et une hausse de l'inflation. Finalement, il suggère le secteur des métaux, bien que ce dernier représente son pari le plus risqué des trois. «C'est trop facile à l'heure actuelle pour les spéculateurs. Mais la donne dans ce secteur pourrait être modifiée advenant un changement de sentiment lié au dollar américain», dit-il.

Du côté de la Bourse américaine, le stratège favorise les banques. «Leur productivité est incroyable. Le ratio des prêts divisés par le nombre des employés est à des taux inégalés.» Il privilégie aussi le secteur des technologies, dont celui des logiciels, un sous-secteur plus défensif. «Les titres de vieilles sociétés technologiques comme Microsoft, qui vient de lancer Windows 10, sont à mon avis sous-évalués.» M. Roberge aime particulièrement le secteur des équipements médicaux. «Il y a une demande très forte liée au vieillissement de la population, à l'accroissement de la classe moyenne dans les pays émergents et à la couverture d'assurance plus grande aux États-Unis dans la foulée de l'adoption de l'Obamacare», conclut-il.

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