Les nouveaux défis du roi de la restauration rapide, Stanley Ma


Édition du 06 Septembre 2014

Les nouveaux défis du roi de la restauration rapide, Stanley Ma


Édition du 06 Septembre 2014

Par Dominique Beauchamp

Deux autres défis dans son assiette

Derrière le sourire timide de M. Ma se cache un homme d'affaires coriace. Cet acharnement qu'il a transmis à ses plus proches collaborateurs servira aux deux autres défis que MTY a dans son assiette.

Le lancement il y a un an des plats prêts à manger Thaï Express dans les épiceries ne donne pas encore les résultats prévus.

Même si ces plats représentent seulement 1 % de ses revenus, MTY compte bien en faire un succès pour exploiter la notoriété de ses marques et mieux utiliser son usine près de Québec, qui fonctionne à 25 % de sa capacité.

Thaï Express compte sur le savoir-faire de Produits alimentaires Berthelet, de Laval, pour la mise au point des produits surgelés et leur commercialisation auprès des épiciers. Berthelet verse des redevances à MTY sur les ventes.

Pour l'instant, Thaï Express offre les cinq plats les plus populaires de ses restaurants chez Metro, Super C et IGA. Les plats de Thaïzone (dont MTY a acquis les 28 franchises en 2013) sont vendus dans les marchés IGA. Les Pita Chips d'Extreme Brandz se trouvent aussi dans plusieurs magasins Costco au Canada.

La dernière offensive de MTY pour mousser ses marques : le lancement de trois soupes fraîches Thaï Express dans les comptoirs de mets prêts à manger chez IGA. La campagne inclut une mention dans la circulaire titrée «Une rentrée futée», un prix d'introduction de 6,49 $ et une promotion Air Miles.

Une usine à redresser

Précisons que MTY confectionne les plats Thaï Express à l'usine de transformation de Saint-Romuald, où sont aussi produits des sauces et d'autres plats surgelés pour ses propres restaurants et d'autres chaînes.

Après avoir été incapable de vendre l'usine de 60 000 pieds carrés, MTY en a repris le plein contrôle il y a quelques semaines, en haussant son actionnariat de 51 % à 91 %. MTY a racheté la part appartenant à Aliments Flavio. Elle tentera de la redresser.

La confiance règne parmi les financiers

Les nouveaux défis de croissance de Groupe d'alimentation MTY n'ébranlent pas du tout la confiance des financiers à l'égard de la société, qui les a tant enrichis.

Ils se fient au jugement de Stanley Ma et le laissent, avec son équipe, gérer les activités quotidiennes de l'entreprise, tenter de percer de nouveaux marchés et saisir des occasions d'achat.

«Après avoir triplé de taille, il est tout à fait naturel que de petits problèmes se multiplient. Connaissant sa rigueur et son mode de fonctionnement, M. Ma relèvera ces défis comme les autres», affirme François Rochon, président de Giverny Capital, un actionnaire de MTY depuis sept ans.

Il faut dire que les fondations de la société sont solides, grâce aux importants flux de trésorerie que procurent les redevances de franchise.

La société est aussi très rentable, avec une marge d'exploitation de franchisage de 50 % et un bilan affichant un faible endettement. Cela lui donne toutes les ressources financières voulues pour mener tous ses projets de front.

Pour certains, tels que Marc Lecavalier, gestionnaire de fonds chez Fiera Capital, le contexte difficile que connaît l'industrie de la restauration est une source d'occasions pour MTY.

«On sait que les exploitants les plus robustes sortent gagnants en raflant des parts de marché grâce à leur important pouvoir d'achat», explique cet important actionnaire de MTY.

Toute entreprise dans une poussée de croissance connaît des soubresauts. Et M. Ma s'est bâti une réputation d'exploitant redoutable.

En 31 ans, seulement deux enseignes ont fermé, les cafés Caférama et les restaurants de poulet frit Chick'n'Chick.

Pas de grandes inquiétudes

Jeff Mo, gestionnaire de fonds chez Mawer Investment Management, surveille la baisse des ventes comparables, ainsi que l'augmentation des comptes clients et des mauvaises créances. Cela ne l'inquiète pas pour l'instant, car les plus importants repères de rendement à ses yeux sont les marges, les flux de trésorerie et un plus grand nombre de nouvelles franchises que de fermetures, abstraction faite des acquisitions.

Or, ces trois indicateurs suivent encore «une tendance normale, dit-il. J'aime bien que les dirigeants ne soient jamais pleinement satisfaits. C'est un signe de bonne gestion.»

«Nos meilleurs placements sont de bons exploitants, ayant à la fois une bonne stratégie, une approche disciplinée et un accès au capital. MTY répond encore à tous ces critères, mais il est possible que son action ait atteint un petit plateau en Bourse avant de s'apprécier à nouveau», explique M. Lecavalier.

Deux analystes sur cinq recommandent de conserver le titre de MTY, qui affiche un ratio de 23,3 fois le bénéfice prévu en 2014.

Deux d'entre eux ont des cours cibles de 37 $ à 39 $, porteurs d'un gain potentiel de 10 % à 16 %.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

25/04/2024 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

25/04/2024 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

25/04/2024 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.