Napoléon portait son bicorne «en bataille», c’est-à-dire les ailes parallèles aux épaules, tandis que ses officiers le coiffaient dans l’autre sens, «en colonne». Cela lui permettait de se distinguer pendant les affrontements militaires. Et au fil des victoires, ce «petit chapeau», avec sa face arrière de forme trapézoïdale aux angles arrondi, a marqué l’imaginaire des Français et de leurs ennemis de l’époque, au point de devenir le symbole de celui qui «vole comme l’éclair et frappe comme la foudre».
De fait, l’Empereur a marqué l’Histoire par l’audace de ses attaques sur ses adversaires, sur les champs de bataille. Il a ni plus ni moins que réinventé l’art de la guerre, misant en particulier sur la vitesse d’exécution plutôt que sur la force du nombre. Il est d’ailleurs toujours une source d’inspiration pour qui se pique de stratégie, voire de leadership…
Je me suis alors souvenu, le regard plongé dans les méandres du chapeau de feutre, avoir mis la main, il y a quelques années, sur une rareté : une compilation de maximes et de pensées de Napoléon recueillies et classées par… Honoré de Balzac. Durant sept années, l’auteur de la Comédie humaine a récolté, avec patience et ferveur, ces pensées «frappantes et neuves» de l’homme qui admirait. Il s’en est d’ailleurs servi dans sa propre œuvre, par exemple en mettant en exergue de La Physiologie d’un mariage une parole de l’Empereur, à savoir «Le mariage ne dérive point de la nature».
Dans ce petit livre de Balzac, un passage entier est consacré à la guerre. Un passage dont je vous offre ici de larges extraits, histoire de vous inspirer le jour où vous devrez faire preuve de stratégie…