Une fois calmée, la personne peut commencer à se raisonner. «Il est alors important d’éviter les pensées magiques, qui donnent des explications farfelues à ce qu’on a du mal à comprendre. Il faut s’appuyer sur des faits ou des vérités imparrables si l’on veut diminuer son état de panique. Par exemple, si vous vous dîtes «Ô mon Dieu, je ne contrôle plus mon corps, mon cœur bat à toute vitesse! Que m’arrive-t-il? Je vais crier! Je vais m’évanouir!», asseyez-vous et concentrez-vous sur votre respiration, en vous disant que vous ne courez aucun danger immédiat là où vous êtes. Et rapidement, ça ira mieux», illustre-t-il.
Bien entendu, cela ne suffit pas. Car la panique risque de vous reprendre, un jour ou l’autre, sans avertissement. Le mieux est par conséquent de s’atteler à un travail sur soi, en deux étapes, d’après M. Leahy : apprivoiser ses peurs; et s’exercer à se mettre en situation inconfortable.
«Comme pour tout autre désordre anxieux, il est bon de dresser la liste de ce qui vous fait vraiment peur. Et à partir de celle-ci, de prendre le temps de visualiser des scènes catastrophiques. Cela vous aidera à mieux vivre les moments où vous aurez l’impression qu’un drame va se produire», indique-t-il, en soulignant que l’idéal est de ne pas faire cet exercice seul, mais sous la supervision d’un spécialiste.
Ce n’est pas tout. M. Leahy recommande aussi de pratiquer ce qu’il appelle l’«inconfort constructif» : «Ça consiste à «se mettre en danger», c’est-à-dire à se mettre volontairement dans une situation désagréable pour soi, histoire de s’y habituer et d’en avoir moins peur», dit-il. Quelqu’un qui souffre du vertige peut ainsi s’exercer à aller sur des hauteurs, et ce de manière répétée, jusqu’à ce qu’il ressente de moins en moins de craintes. Et un jour, peut-être, n’aura-t-il plus peur du tout du vide.
Et voilà… Vous comme moi, il nous arrive de paniquer. C’est normal, c’est humain. Le hic? C’est que nous paniquons toujours pour une mauvaise raison! Oui, nous paniquons parce qu’une idée ridicule parasite notre cerveau, une idée qu’il nous faut combattre et pulvériser sans pitié, même si cela est loin d’être aisé. Voltaire le disait déjà au XVIIe siècle dans ses Lettres philosophiques : «Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont et donnent des terreurs paniques»…
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