Cela s’est traduit en 2008 par la sortie de son premier livre, intitulé Things I have learned in my life so far. On y trouve une sorte de journal intime articulé autour d’enseignements de vie, comme «Se faire du souci ne sert à rien» et autres «Tenter de briller m’empêche de vivre pleinement». Il s’en dégage une leçon universelle : génération après génération, les êtres humains ont poursuivi le bonheur, mais sans jamais l’attraper, d’où notre besoin de lignes directrices inspirées des expériences des autres pour s’en approcher le plus possible.
Et cela s’est aussi traduit par un speach passionnant tenu l’an dernier à Cannes, en France, dans le cadre des séries de conférences TED. Stefan Sagmeister y raconte avec brio qu’il s’est plongé dans une foule de statistiques sur le bonheur desquelles il a appris qu’être heureux ne dépend pas vraiment du lieu où l’on vit («que ce soit à l’ensoleillée San Diego (Californie) ou à la pluvieuse Buffalo (New York)»), ni de notre salaire («qu’il soit de 350 000 dollars ou de 50 000 dollars par an»), ni de la couleur de notre peau, ni de notre âge, ni de notre sex-appeal, pas même de notre santé. Non, ce qui fait toute la différence entre les personnes heureuses et malheureuses, c’est surtout la richesse de leur réseau social («par exemple, le fait d’être célibataire ou en couple, ou d’avoir peu ou beaucoup d’amis»).
Autre trouvaille dans son processus de réflexion sur le bonheur : l’inconscient joue un rôle clé, et ce à notre insu. Pour l’illustrer, il donne une image, celle du mahout sur le dos de son éléphant : «L’homme qui conduit, c’est notre conscience. L’éléphant, c’est notre inconscient. On ne le réalise pas, mais l’éléphant à la puissance pour lui, et s’il décide de passer outre les ordres, rien ne l’en empêchera», dit le designer. Plus subtil, l’éléphant guide l’homme en décidant souvent de prendre le «meilleur» chemin dans la jungle, et l’homme, en toute confiance, le laisse faire. Même chose avec notre inconscient, qui fait des choix primordiaux dans notre existence, sans qu’on y prenne garde. «C’est ainsi que les statistiques montrent qu’aux Etats-Unis les femmes qui se prénomment Paula ont de fortes probabilités de se marier avec un homme prénommé Paul! Et ce n’est pas vrai que pour les Américains. Dans ma famille, ça s’est produit aussi…», ajoute-t-il.
Ces deux découvertes – l’importance de notre réseau social et celle de notre inconscient dans ce qui fait que l’on est heureux ou malheureux dans la vie – ont amené Stefan Sagmeister a la conslusion suivante : «Le bonheur, c’est tout simplement faire ce qu’on aime et ne pas faire ce qu’on n’aime pas», dit-il. Et qu’aime-t-il faire plus que tout dans la vie? Travailler!
D’où sa liste très personnelle des 7 choses qu’il aime vraiment faire, et qui donc le rendent heureux dans la vie :
1. Penser en toute liberté aux idées qui lui viennent et à son travail, sans la pression du dead-line;