Méritez-vous une bonne petite sieste?

Publié le 20/12/2011 à 09:15, mis à jour le 23/12/2011 à 12:17

Méritez-vous une bonne petite sieste?

Publié le 20/12/2011 à 09:15, mis à jour le 23/12/2011 à 12:17

Mme Saez-Marti a adopté une approche économétrique de la sieste, à savoir un modèle mathématique standard d’application d’une politique de sieste en entreprise, mais tout de même assez sophistiqué pour voir quand cette politique est pertinente, et quand elle ne l’est pas. Elle a grosso modo considéré le point de vue d’un employé lambda qui doit accomplir une tâche dans une journée de travail. Cette tâche est subdivisée en deux périodes de temps, entre lesquelles il peut envisager de faire une sieste pour retrouver davantage d’énergie. La probabilité que cet employé atteigne son objectif dépend de deux variables : son degré de compétence et son état de fatigue.

Les employés étant tous différents les uns des autres, la chercheure va regarder une large palette de cas de figure, allant de celui où l’employé est performant et en pleine forme, à celui où il est peu compétent et très fatigué. Et ce, en estimant que la fatigue est continuelle, c’est-à-dire qu’une personne fatiguée le matin le sera aussi durant l’après-midi, si elle ne fait pas de sieste. Pour le modèle de Mme Saez-Marti, une sieste permet de fait de supprimer la fatigue d’un coup, ce qui nécessairement améliore la probabilité de réaliser sa tâche de la journée.

Nul besoin d’entrer davantage dans le détail des calculs, sautons aux conclusions. Résultat? Tous les employés de l’entreprise ne doivent pas être autorisés à faire la sieste. En effet, la sieste est pertinente pour tous les employés qui se sentent vraiment fatigués le matin, mais quand le niveau de fatigue est disons «moyen», alors elle n’est utile qu’aux employés compétents (pour les autres, faire la sieste ou pas ne change pas grand-chose du point de vue de la performance…).

Ce n’est pas tout! Si on laisse les employés libres de faire une sieste quand bon leur semble, et aussi longtemps qu’ils le souhaitent, on risque de voir des employés refuser de faire la sieste, alors qu’ils gagneraient à la faire, et d’autres la faire, alors qu’ils n’ont ont pas réellement besoin. D'ailleurs, les Espagnols profitent souvent de la longue pause de midi pour faire mille et une autres choses que la sieste, si bien que globalement, ils dorment moins que les autres Européens. Bref, on s’éloignerait de la solution optimale pour l’employeur.

En résumé, Mme Saez-Marti a trouvé que :

> Tous les employés vraiment fatigués devraient faire la sieste;

> Seuls les employés compétents devraient se voir offrir la possibilité de faire une petite sieste quand ils ressentent un coup de barre;

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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