Je suis prêt à parier que vous avez répondu «5». Et vous avez raison. Mais, il y a une autre réponse possible : «3». Et c’est justement ce qu’ont répondu ces Indiens d’Amazonie. Pourquoi? Parce qu’ils n’y sont pas allés, comme nous, sur une base additive, mais sur une base multiplicative : 3 est plus grand que 1 par un facteur de 3, et 3 est plus petit que 9 aussi par un facteur de 3, si bien que 3 se situe pile au milieu entre 1 et 9!
Cette expérience est riche d’enseignements. «Notre perception innée des chiffres est multiplicative. Notre approche additive, elle, résulte de l’acquis, de la façon dont on nous enseigne le calcul et les mathématiques», considère M. Mahajan, en soulignant que «notre première perception des chiffres est intuitive».
Voilà donc le mot clé : intuition. Et celui qui va avec, approximation. D’où le fait que, lorsque nous disposons de données insuffisantes, notre cerveau est tout de même en mesure d’en tirer partie au mieux, grâce à notre talent inné d’évaluer ce qui nous entoure. Un talent qui, comme les autres, a besoin d’être développé pour s’exprimer pleinement. Or, l’approche additive qui nous a été inculquée dans notre tendre enfance a, bien souvent, entravé cela.
Peut-on remédier à ce problème? Bien entendu, il suffit de le vouloir. N’importe quel talent meurt d’envie de s’exprimer, alors ouvrons lui la porte de sa cage!