Vous avez répondu? Parfait. Maintenant, je peux vous dire une chose : si vous avez bel et bien trouvé une réponse à ces questions, je suis presque sûr que vous n’êtes pas loin des bonnes réponses? Pourquoi? Parce que deux réactions sont envisageables : il y a ceux qui ont refusé de répondre à «ces questions stupides, qui nous font perdre notre temps», et qui ne jurent que par la précision; et il y a ceux qui, plus à l’aise avec tout ce qui est intuitif, ont trouvé «l’exercice amusant», et on réfléchi – sans même s’en rendre compte – de manière «hautement sophistiquée».
Hautement sophistiquée? Si, si… Ce n’est pas moi qui le dit, mais Sanjoy Mahajan, un professeur de sciences appliquées de l’Olin College qui est spécialisé dans l’enseignement de «l’art de l’approximation». «Se limiter à l’utilisation de données précises incite notre cerveau à fonctionner moins fort que lorsqu’il doit évaluer des données imprécises. Et à la longue, notre agilité intellectuelle en pâtit», a-t-il confié à la journaliste.
En fait, nous avons tous en nous, de manière innée, la faculté de faire des approximations. Des études montrent qu’elle est présente chez les poupons âgés de six mois à peine. D’autres, que plus on est habile à faire des approximations jeune, plus on a de facilités en mathématiques par la suite. Pourquoi? Parce que, tenez-vous bien, notre cerveau est plus doué pour les multiplications que pour les additions!
Je m’explique… M. Mahajan a indiqué hier dans un post du blogue du site Web Freakonomics qu’il avait entendu en 2009 une série de reportages passionnants du WNYC Radio Lab sur notre perception des chiffres, où il était mentionné les travaux de recherche de Stanislas Dehaene, de l'Inserm (France). Dans l’un de ceux-ci, il était question d’une expérience menée en Amazonie, auprès d’une tribu longtemps reculée. Là, les Indiens ne comptaient jamais au-delà de 5 et ne s’enseignaient pas vraiment le calcul entre eux. Et pourtant, ils étaient meilleurs que vous et moi dans la compréhension des chiffres! Un exemple : on leur a soumis un problème mathématique, dans lequel on présente une ligne où, à une extrêmité, il y a 1 objet, et à l’autre, 9 objets, et on leur demande combien d’objets ils mettraient au milieu.
(Je vous invite à faire l’exercice, une fois de plus.)