Comment faire pour prendre la meilleure décision possible?

Publié le 12/07/2012 à 09:20, mis à jour le 17/07/2012 à 10:57

Comment faire pour prendre la meilleure décision possible?

Publié le 12/07/2012 à 09:20, mis à jour le 17/07/2012 à 10:57

Les êtres humains ont, en fait, adopté une stratégie spéciale, que le modèle Garbage Can permettait nullement d'identifier. Ils ont veillé à «préserver l'hétérogénéité de leur comportement», c'est-à-dire qu'ils ont fait exprès de passer sans cesse d'une tâche à l'autre, sans trop se préoccuper du fait qu'elle était simple ou complexe. Un coup, ils s'attaquaient à une tâche facile, un autre à une tâche difficile, un autre encore à une tâche facile, etc. Sans ordre très précis. Mais attention, pas totalement par hasard, mais plutôt par une stratégie d'«anarchie organisée».

Passer comme cela du coq à l'âne est-il un comportement aberrant? Ou à tout le moins illogique? Pour ne pas dire loin d'être optimal? Les trois chercheurs se sont amusés à faire tourner leur programme de jeu par l'ordinateur lui-même, en lui donnant l'instruction de jouer totalement au hasard, histoire de voir ce que cela donnerait. Et quelle n'a pas été leur surprise de découvrir que l'ordinateur affichait de meilleures performances que le modèle Garbage Can et que les êtres humains! Comme quoi, le comportement raisonné, et en apparence anarchique, des êtres humains était tout à fait pertinent.

Par conséquent, on peut en tirer la conclusion qu'un bon moyen pour trouver la meilleure solution à un problème, c'est de miser sur la :

1. Multiplicité. Ne pas chercher seul, mais à plusieurs (par exemple, en groupe de quatre personnes, comme dans l'expérience).

2. Diversité. Ne pas transformer le groupe de quatre en un leader et trois moutons, mais le laisser être un espace de libre expression de toutes ses voix. Car de la diversité naît la pluralité des vues, et donc des solutions envisagées.

3. Flexibilité. Ne pas se contraindre à une stratégie de résolution de problème rigide (par exemple, ne pas décider de s'attaquer aux différents aspects du problème par ordre croissant de difficulté). Mieux vaut miser sur une approche «anarchique», ou désordonnée si vous voulez, car celle-ci est beaucoup plus propice à l'intuition, qui est bonne conseillère beaucoup plus souvent que ce qu'on croit a priori.

Voilà. C'est aussi simple que ça. Multiplicité – Diversité – Flexibilité. C'est tout, ça suffit.

En passant, l'écrivain Daniel Pennac a dit dans Aux fruits de la passion : «On devrait vivre a posteriori. On décide tout trop tôt».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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